Dans le passé, les soldats chantaient des chansons, récitaient des poèmes ou lançaient des slogans dans le but de motiver leurs troupes et d'affaiblir psychologiquement l'ennemi. L'imam Hossein (as) et ses compagnons le jour de Achoura clamaient des vers et des récitaient pleins de messages forts. Par exemple, son frère Abou Fadhl Abbas a clamé des belles récitations exclusivement personnelles dans différents circonstances le jour de Achoura. Avec ces poèmes et ces récits, il motivait les soldats de l'imam Hossein (as) plus particulièrement les femmes et les enfants. C'est avec ça qu'il leur faisait prendre conscience qu'ils étaient en vie. Voici quelques uns de ces vers qu'il clamait :
Lorsque les enfants hurlaient de soif, l'imam Hossein (as) dépêcha Abbas pour aller chercher de l'eau au bord de l'Euphrate. Face à près de quatre milles soldats qui avaient complètement formé un mur autour de la rive, Abou Fadhl récita ceci : " Avec une âme guidée, je suis en conflit avec un peuple impie. Je défends le sanctuaire du fils du noble prophète (ç). Avec l'épée aiguisée, je frapperai très fort sur vos têtes, jusqu'à ce que vous renonciez à combattre Hossein (as) mon guide. Je suis Abbas le fils de Mortadha toujours apprécié." Abbas avança et dispersa les soldats de gauche à droite et avec son épée il anéanti plusieurs lâches qui voulaient montrer qu'ils étaient des hommes. Il dit ensuite : " Je ne crains pas la mort au moment où elle m'appelle jusqu'à ce que mon corps s'écroule parmi les braves. Je suis Abbas réputé pour abreuver les assoiffés. Je ne crains pas la mort quand j'affronte l'ennemi." Lorsqu'il parvient au point d'(eau et ramassa une quantité pour boire, il se souvint alors que son imam n'avait pas encore bu de l'eau et son sens de la loyauté lui inspira ces quelques vers : " Ö âme tu ne boiras qu'après Hossein (as) et gare à toi de mourir après lui. Hossein (as) est en train de goutter la mort et toi tu t'apprêtes à te désaltérer d'une eau fraiche ? Ce genre de comportement ne me ressemble pas. Cela ne fait ni partie de ma religion encore moins de l'attitude d'un homme qui croit en la vérité." Lorsqu'une pluie de flèche et de sagaie s'abatta sur lui, et que Zayd ibn Warka lui coupa la main droite, Abbas prit son épée de la main gauche et dit ceci : " Je jure par Dieu que si vous coupez ma main droite, je défendrai inconditionnellement ma religion. Tel un soldat, je soutiendrai l'imam guidé, pieux le fils du prophète (ç) digne de confiance."[1]
C'était juste une partie de quelques poèmes et vers que Abou Fadhl Abbas avait récité le jour d'Achoura. Cependant, nous n'avons rien trouvé allant dans le sens savoir si le fait qu'il soit resté vivant au moment où il ramenait de l'eau trouve son secret dans le Takbir et la glorification qu'il adressait à Dieu. Mais on peut dire que les expressions de glorification telles que : " Lâ Aoula wouo la kouata illâ billâ " étaient des phrases que l'ensemble de l'armée de l'imam Hossein (as) répétait. Mais comme Obeidoullah ibn Zyad et ses complices tels que Oumar ibn Sa'ad et autres, prétendaient combattre les insurgés (ceux qui sont sortis de la religion) au nom de l'islam, il est fort probable qu'ils utilisaient le même slogan que les soldats de l'armée de l'imam Hossein (as).