On voit dans les invocations léguées par le Ahl-ul-bayt (as) que Dieu a des noms qu’il a choisi pour Lui-même et personne ne les connaît, ces noms sont dits exclusifs. Les traditions nous apprennent que les noms exclusifs appartiennent à l’un des niveaux du nom glorieux .On désigne ces noms placés au premier rang de l’ésotérisme par « Nom mystérieux » ou noms cachés.
« l’isti’thâr » signifie choisir et se réserver exclusivement quelque chose « mosta’ thira » qui en dérive signifie être exclusivement choisi.
Raghib Esfahani écrit dans son lexique coranique : « prendre pour soi quelque chose de manière à ne pas le partager avec quelqu’un »[1]Il est écrit dans Behar ul anouar : « isti’thâr bi shey signifie s’accaparer et se réserver quelques chose.[2] Il ressort des hadiths que les noms secrets appartiennent à un niveau du nom glorieux de Dieu inconnu à tous. L’imam Baqir (as) dit à ce sujet : « une lettre est auprès de Dieu et inconnu de tous ». L’imam Baqir (as) dit à ce sujet « nous les Ahl-ul-bayt (as) connaissons 72 des noms glorieux un nom est auprès de Dieu et c’est un secret réservé »[3] A partir du hadith du chapitre « hadouth asmaa » de Oussoul Kafi on retient que le nom secret de Dieu est un nom caché et qui appartient esthétiquement au premier niveau du mystère de Dieu. C’est pour cela qu’il est un nom précis et défini et d’une part il parait déterminé et sert d’autre part d’intermédiaire dans l’expression des autres noms[4]
Expliquant les niveaux du nom le plus glorieux, l’imam Khomeiny s’appuie sur ce hadith pour classer le nom secret au plus haut niveau occulte du nom le plus glorieux : « le nom le plus glorieux est une réalité dont seul Dieu connaît le mystère, dans ce sens qu’il a été évoqué avant en tout que le 73ème nom est exclusif et relève de la connaissance de Dieu »[5]
Il est mentionné dans le texte gnostique que le mystère de l’Essence divine n’est point accessible pour aucun des noms et attributs parce qu’elle est extrêmement occulte. L’expression des noms a besoin d’un canal pour représenter l’essence dans sa manifestation par rapport au sens des noms et attributs de Dieu. Les canaux par lesquels la perfection de l’essence se manifeste ont deux extrêmes : un extrême est oriente vers le mystère de l’essence de Dieu d’ou il est occulte et indéterminé et l’autre extrême débouchant sur les noms est déterminé car il se reflète sur les noms.[6] L’imam Khomeiny désigne ce canal pour la manifestant des noms par Calife divin ou le Califat. Cela est désigné par l’unicité réelle dans les livres de gnose. La définition qui s’impose pour l’essence de Dieu par rapport à la qualification de cette unicité réelle est la définition primaire avec la réalité mohammadienne.[7]L’unicité absolue est la 1ère définition divine qui sert de canal à la manifestation des noms divins dans l’invisible. Dans le fond il est unique et il apparaît impair : c’est l’expression des noms. Le nom exclusif de Dieu est le 1er nom déterminé par rapport à l’unicité de l’essence.[8]
Que signifie nom exclusivement choisi ? Ce choix n’implique-t-il pas une manifestation dans l’univers ? Ou alors son lieu de prédilection est pareil à celui du nom choisi qui est inconnu ? Les gnostiques savent que les noms exclusifs sont de manière générale des noms qui traduisent l’invisible et l’occulte. Rien de ces noms n’est apparent dans le monde de la création.
Sadrou Din kounavi, l’auteur du livre Mafalih Gheibul jam va voujoud estime que les noms par essence de Dieu sont de deux sortes une forme se manifeste dans ce monde et se présente aux bienfaiteurs sous la forme initiale avec des traces dans l’invisible ou alors ils paraissent évident pour les meilleurs des gnostiques et les privilégies de Dieu. Une autre forme des noms par essence n’a pas de reflet dans le monde de la création, raison pour laquelle nul ne connaît leur portée : il s’agit des noms exclusifs.[9] Quoique ce deuxième genre de nom ne se voie pas dans ce monde, leur image existe quand même au niveau secondaire de l’illumination selon les gnostiques. Pour cela, l’image de ces noms appartenant au niveau secondaire de l’illumination est considérée comme les impossibles.
L’impossible dans le langage des gnostiques a une définition plus large que chez les théosophes. L’impossible chez les gnostiques désigne toute conception qui n’apparaît pas à cause de son existence dans le niveau suprême, de l’intensité de son concret (comme les noms secrets) ou l’invalidité ou l’impossibilité d’apparence extérieure ( comme l’union de deux contraires) . Chez les théosophes, par contre, l’impossible concerne la deuxième partie.[10] Selon cet avis, ces noms ne se manifestent pas parce qu’ils appartiennent au domaine de l’occulte et l’invisible. Par conséquent nul ne peut les porter car ils sont exclusivement choisis par Dieu.
Application du nom secret de l’essence.
Apres avoir exposé que les noms et les attributs divins sont des preuves rayonnantes pour l’essence de Dieu l’imam Khomeiny ajoute dans le commentaire de ce passage de l,invocation « SAHAR » que l’essence unique de Dieu ne peut se manifester que par les noms et les attributs de Dieu dans l’invisible. L’imam Khomeiny affirme. « L’une des hypothèses concernant le nom secret est qu’il semble renvoyer au domaine du mystérieux et attribuer au mystère de l’essence, il résulte du fait que Dieu lui-même en est le symbole et l’expression pour l’essence ». [11]
Dans les données supplémentaires qu’il a apportées a l’ouvrage Misbâhul ou il attribue au regretté le Shah Abadi – après les propos de Kaonavi qui repartit les noms par essence et précise que les noms secrets n’ont pas de trace - ces propres : « apparemment Kaonavi veut dire que les noms secrets ne se manifestent pas dans le monde (l’univers). Notre maître le grand gnostiques disait que le nom secrets n’est rien d’autre que le domaine du mystérieux et attribuer un nom au mystère de l’essence résulte du fait que Dieu est le symbole et l’expression pour l’essence » Il est constitué de ces noms lorsqu’ils sont définis. Mais l’essence absolue ne peut devenir source de manifestation des noms sans détermination. C’est par bienséance qu’on parle du nom de Dieu car nul ne peut l’exprimer comme il se doit ».[12]
Le sujet des noms secrets de Dieu est un large sujet gnostique qui requière une connaissance philosophique et gnostique .Pour en savoir plus, consultez le périodique Dariya, numero5
[1] - Lexique Raghib esfahanipage page 10
[2] - Behar ul anouar vol 85 page 255
[3] - Ousoul kafi, volume 1 page 334
[4] - Ousoul kafi Mohammad ibn Yakoub Koleiny ,volume 1page 152
[5] - sharh doua sahar,Rohallah Moussavi Khomeiny, page 11
[6] - Misbahul hidaya, Rohallah Moussavi Khomeiny page16 - 17
[7] - Al Qawa’ed de Sa’in dine Ali Tourka page 19
[8] - Rasa’elul tawhidiya Sayyed Mohammad Hossein Tabataba’i, page 47
[9] - Misba ul oun, Mohammad ibn Manza al fanari page 14
[10] - Sharh ul fousou hikam de Mahmoud ibn Daoud Qamari page 18 - 19
[11] - sharh doua sahar Rohallah Moussavi Khomeiny page144 - 115
[12] - Ta’liqat sla misbah ouns Rohallah Moussavi Khomeiny page 218