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Date de mise à jour: 2011/04/20
Condensé de la question
Qu’est-ce-que la bid’a (innovation en religion) et quelles sont ses caractéristiques en islam ?
Question
Qu’est-ce-que la bid’a (innovation en religion) et quelles sont ses caractéristiques en islam ?
Résumé de la réponse

Bid’a signifie « quelque chose de nouveau sans précédent » et désigne «l’introduction dans la religion de ce qui n’en fait pas partie ». En d’autres termes, il s’agit d’attribuer à la religion ce qui et sa législation n’en fait pas partie, toute chose introduite dans l’islam alors qu’elle n’a rien à voir avec ses fondements. Donc on ne parle pas d’innovation si on applique les préceptes islamiques généraux sur de nouveaux cas.

Réponse détaillée

Nous attirons votre attention sur quelques éléments afin la réponse soit bien appréhendée :

1 – L’innovation en religion [1]est un grand sacrilège dont l’interdiction ne fait aucun doute. Le messager de Dieu dit : «Tout ce qui est nouveau est innovation et toute innovation mène à l’égarement et tout égarement conduit en enfer »[2]

2 – L’innovation est une forme d’interférence dans la religion qui consiste à ajouter ou diminuer quelque chose de la législation islamique. Donc on ne parlera pas d’innovation s’il apparait toute nouveauté en vogue n’ayant aucun rapport avec la religion et la législation : si par exemple une nation détermine un jour quelconque pour fêter coutumièrement un évènement mais prétendre qu’il a été décrété par Dieu, on ne peut  considérer un tel acte comme innovation. Toutefois son caractère autorisé ou interdit est discuté à part. On comprend alors que la plus part de créativités humaines dans le domaine sportif ? Artistique et industriel n’est pas concernée par le sens islamique de l’innovation. La seule question qui se pose pour leur cas est de savoir si c’est licite ou illicite avec des critères bien définis.

3 - On parle de nouveauté sans précédent dans la religion lorsque quelque chose et incompatible avec les préceptes généraux ou élémentaires de l’islam, quelque chose que les préceptes généraux n’arrivent pas à faire correspondre avec de nouveaux cas.[3] En effet l’innovation dans la religion se rapporte à toute chose introduite dans la législation islamique et dont on prétend que c’est un précepte religieux, or aucun principe dans les dispositions légales n’en fait allusion. Mais tout acte accompli en tant que pratique religieuse enracinée dans la législation islamique ne constitue pas une innovation. C’est dans ce sens qu’Allamah Majelisi un grand savant chiite affirme : «L’innovation dans la religion concerne tout ce qui est apparu après le prophète (qu’on attribue à la religion) et qui ne repose sur aucune preuve particulière ou générale »[4]

Ibn Hajar Asqalani un célèbre savant sunnite affirme : «L’innovation est es quelque chose qui apparait en religion sans aucun fondement dans la législation islamique. Mais toute chose qui s’enracine dans la religion n’est pas une innovation »[5]

Cette présentation dissipe beaucoup de questions soulevées par certaines personnes. En guise d’exemple, un important nombre de musulman fête la naissance du prophète. Un groupe estime que c’est une innovation. Or conformément à ce que nous avons dit, aucun critère de l’innovation ne s’applique sur ce sujet. Même en supposant que ce genre de geste destiné à honorer la mémoire du prophète et à exprimer son affection pour lui ne figure pas dans la législation religieuse, manifester son amour pour le prophète et sa famille constitue un fondement incontestable dans l’islam. Ce genre de fêtes religieuses relève des principes fondamentaux. Le coran dit : «Je ne vous demande pas de salaire pour la transmission de ce message si ce n’est l’affection envers mes très proches.[6] Le messager de Dieu déclare : « Aucun d’entre vous ne peut prétendre avoir cru si je auprès de lui je ne jouis de plus d’amour et d’attachement que ses biens, ses enfants ainsi que tout le monde ».[7] Ce principe peut s’exprimer de plusieurs manières dans la vie individuelle et sociale du musulman. Célébrer l’anniversaire du prophète est une manière de se souvenir de la miséricorde et la bénédiction descendues ce jour et exprimer la gratitude ; Nous remarquons que c’est une tradition (fêter la descente de la miséricorde) qu’on voit dans les religions précédentes. Jésus demanda à Dieu de faire descendre du ciel un festin pour lui et ses compagnons et que cet évènement (la descente de la table servie) soit pour lui, ses amis et les générations un jour de fête. Jésus fils de Mariam dit : «Seigneur, fait descendre pour une table servie depuis le ciel afin que cela soit une fête pour nous du premier au dernier et un signe de ta part »[8] Les hadiths des imams qui font partie du Thaqaleyn constituent une source de la législation et des preuves pour les dispositions juridiques religieuses, suivre leur parole est synonyme de suivre la religion, par conséquent l’innovation ne s’applique sur eux.

4 – En méditant sur la signification de l’innovation, on retient quelque chose dont l’importance est aussi capitale que ce qi porte sur des questions culturelles, politiques et sociales. Le faux en soi n’a jamais été convoité parce qu’il est creux et vain. Raison pour laquelle il s’efforce à prendre la couleur de la vérité pour arriver à capter l’attention. Tous les hommes, tout les êtres sont en quête de vérité et la réalité. Le domaine culturel a été tout au long de l’histoire le plus important front utilisé par ceux qui sont actifs dans la promotion du faux afin d’emballer son visage abominable. Dans plus de 20 passages, le coran évoque sous l’expression «embellissement » les efforts du camp du faux. On peut lire par exemple : «  Le Satan embellit pour eux leurs actes ».[9] Il est écrit dans un autre passage : «celui dont les mauvais actes sont embellis les voient plutôt comme du bien ».[10]

Le plus important moyen auquel les tyrans et les impérialistes ont toujours recours de par le passé jusqu’à présent s’articule autour de la création de nouvelles religions, confessions et idéologies diverses. Ils comptent ainsi faire face aux religions divines avec ces fausses confessions afin de compromettre la vérité.

Toutefois, il est particulièrement compliqué d’arriver à démarquer et exposer les multiples stratégiessur lesquelles s’appuient l’ennemi pour dissimuler son vrai visage qu’il s’efforce à embellir. Seuls ceux qui sont bien cultivés et bien informés parviennent à dévoiler cette ruse. C’est peut être pour cette raison que l’islam recommande vivement de fréquenter constamment les savants.[11] La compagnie des vrais savants protège du danger de la déviation.

5 – Dans le quatrième point rappelons qu’il ne faut pas analyser la déviation dans ses phases primaires, il faut voir ses efforts à long terme. Un peu comme la déviation deux lignes ne se représentent pas vraiment sur l’angle au début. Mais plus l’écart se creuse, plus l’angle devient grand et l’écart entre les côtés finit par s’évaluer en centaines de kilomètres. C’est ici que la valeur de « la jurisprudence traditionnelle » se fait sentir comme exemple le Taqlid ou le fait de se reférer aux guides religieux et de suivre leurs directives. Une attitude que les imams recommandent beaucoup.[12] Cette méthode est la plus pertinente des méthodes rationnelles et logiques dans l’appréhension et la compréhension des vérités dans les textes religieux.[13]    De toutes les manières, l’innovation en religion a des répercutions politique sociales et culturelles très néfastes. Elle est à la base de la destruction de la religion dans la société. C’est peut être pour cette raison que le prophète avait donné l’ordre de la destruction de la fameuse « Mosquée Dherâ ». [14] Car le coran dit à ce sujet : « Ceux qui ont édifié une mosquée pour en faire [un mobile] de rivalité, d'impiété et de division entre les croyants, qui la préparent pour celui qui auparavant avait combattu Allah et son envoyé et jurent en disant: ‹Nous ne voulions que le bien!› [Ceux-là], Allah atteste qu'ils mentent. »[15]



[1]  - Attribuer quelque chose à la religion alors qu’elle n’en fait pas partie.

[2]  - Behar ul Anouar, vol 74 ,page263, Mousnad Ahmed, vol 4 , page 126;

[3]  - Extrait de Manshour Aqa’ed de Ja’far Sobhanià partir de la page 219

[4]  - Behar Ul Anouar, vol 74, page202

[5]  - Fathul bari, vol 5, page 156

[6]  - Sourate Shoura : 23

[7]  -  Jami’ul usul, vol 1 page 238

[8]  -  Sourate Ma’ida: 114

[9]  -  Sourate Nahl : 24

[10]  - Sourate Fatir:8

[11]  - Kafi, vol 1, section concernant la fréquentation des savants

[12]  - Wasa’il Shia, vol 18, page 19

[13]  - Kamal Dine Sheikh Sadouq, vol2, page 844 lire le livre Ousoul fiqh

[14]  - Sirat ul Hisham, vol 2, page 530; Behar Ul Anouar, vol 20 ,page253

[15] - Sourate Tawba: 107

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