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L’hégire du prophète (ç) s’est fait avec l’ordre de Dieu dans le but de déjouer le plan des idolâtres de la Mecque qui voulaient assassiner le prophète (ç) ; il est évident que cette opération doit tenir en compte toutes les dispositions de sécurité et se déroule dans le plus strict secret car le prophète (ç) avait reçu l’ordre d’exécuter les instructions divines par voie ordinaire. Donc, s’il entrainait beaucoup de monde avec lui, le succès de l’opération aurait été sérieusement compromis car les idolâtres auraient tout de suite remarqué l’absence de certaines personnes. D’ailleurs, après le départ du prophète (ç), les idolâtres ont engagé toutes leurs ressources à sa recherche, mais ils n’avaient pas réussi à trouver le prophète (ç). Après avoir perdu toute chance de retrouver le prophète(ç), les idolâtres se sont tournés vers l’imam Ali (as) pour le menacer. Avant cela, un bon nombre de musulmans avait déjà rejoint discrètement Médine et il restait à la Mecque qu’un petit nombre que les idolâtres n’avaient pas laissé en paix. Leurs biens ont été confisqués et ils se sont retrouvés dans la misère après l’émigration vers Médine.
Grâce à l’appel du prophète (ç) pendant les jours de pèlerinage et dans d’autres occasions favorables,[1] beaucoup de Médinois avaient adhérer l’islam. C’est ainsi que l’influence de l’islam à Médine devint grandissante. [2] Les Qorayshites de la Mecque sentaient le danger avec l’adhésion des Médinois à l’islam. Raison pour laquelle ils ont accentué leur pression sur les musulmans ; Leurs tortures étaient jusque là sans précédent.[3]
Par ailleurs, les deux grandes tribus de Médine (les Aos et les Khazraj) étaient engagées dans un conflit qui durait déjà trop : dès que le prophète (ç) les avait invités à l’islam et qu’ils avaient compris la souplesse des enseignements religieux et la personnalité du prophète (ç), ils ont réalisé que le messager de Dieu était la personne idéale qui pouvait les aider à sortir de ce long conflit.[4] Les musulmans ont donc solliciter émigrer à Médine, si bien qu’au mois de Rabiou awal de la 13ème année au cours de laquelle le prophète (ç) a quitté la Mecque, il n’y avait presque plus de musulmans dans cette cité, excepté le prophète (ç), Ali (as), Aboubakr et un petit nombre de musulmans incarcérés, malades et des vieux.[5] Les idolâtres étaient terrifiés par le départ des musulmans de la Mecque car il pensait à présent qu’une communauté de musulman allait se réunir et s’organiser dans une ville. Et c’était une vraie menace pour eux et leurs caravanes de commerce. Ils avaient donc vu qu’il fallait prendre une décision rigoureuse contre le prophète (ç) qui était encore à la Mecque. Ils avaient trois possibilités dans cette décision :
1- Laisser le prophète (ç) aller à Médine
2- Empoisonner le prophète (ç)
3- Assassiner le prophète (ç)
Il n’avait pas décidé de tuer le prophète (ç) au départ. Ils parlaient seulement de l’enfermer ou l’expulser. Mais ces deux propositions n’allaient vraiment pas résoudre le problème. Le départ du prophète (ç) de la Mecque pouvait aboutir à l’émergence à Médine d’un front résolument prêt à la résistance. L’enfermer aussi pouvait pousser les musulmans à engager des affrontements pour le libérer.[6] Ils ont donc préférer choisir d’assassiner le prophète (ç) et que chaque tribu allait désigner un représentant pour cette opération programmé la nuit pour être exécutée par un groupe qui lancera l’assaut sur la maison du prophète (ç) et l’assassiner.[7]
L’ange de la révélation descendit et informa le prophète (ç) du plan machiavélique des idolâtres. Le coran en parle ainsi : « (Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes. »[8]
Dieu ordonna au prophète (ç) ,de se préparer pour le déplacement vers Médine. Ce voyage devait se faire dans le plus strict secret pour garantir la sécurité du prophète (ç) jusqu’à Médine. La pérennité de la nouvelle religion l’islam dépendait pratiquement de la vie du prophète (ç). C’est pour cela qu’il avait demandé à Ali de se coucher à sa place dans son lit pour qu’on ne réalise pas au début que le prophète (ç) est absent. Cela permettrait au prophète (ç) de s’éloigner avant que l’ennemi ne soit au courant. Il a pris la route de Médine en compagnie d’Aboubakr.[9] Si le prophète (ç) avait amené avec lui beaucoup de monde, les idolâtres auraient su et le prophète (ç) ne serait pas arrivé à Médine en vie.
Quant à savoir pourquoi les idolâtres n’ont pas menacé la famille du prophète (ç) après l’hégire, il faut dire ceci :
1- Lorsque les idolâtres avaient appris que le prophète (ç) avait quitté la Mecque et que leur plan avait échoué, ils ont envahi le domicile et entrainé l’imam Ali (as) vers la mosquée sacrée. Ils l’ont ensuite libéré après une interrogation et des menaces.[10]
2- Le prophète (ç) était la cible des idolâtres qui s’imaginaient qu’en le tuant ils éteignaient à jamais l’islam. C’est pour cela qu’ils n’avaient pas à faire à d’autres personnes à cette étape des choses.[11]
Pourquoi est-ce-que les idolâtres n’ont pas torturé les musulmans après l’hégire ?
En réalité, c’est à cause de l’émigration des musulmans à Médine et la propagation de l’islam dans cette ville que les idolâtres avaient planifié l’assassinat du prophète (ç). En plus, les musulmans de la Mecque (les Qorayshites) avaient des familles restées sur place et les liens de parenté protégeaient les musulmans. Les idolâtres avaient peur de s’en prendre à un musulman appartenant à un clan. Toutefois quelques restés à la Mecque n’étaient pas à l’abri des idolâtres. Les biens de la plupart furent confisqués, si bien que ces musulmans se sont retrouvés à Médine sans rien. D’autres (nommés les gens de Safa) n’avaient même pas réussit à avoir une place et vivaient) Médine dans la mosquée ; donc après l’hégire les idolâtres ont rendu la vie difficile à certains musulmans autant qu’ils pouvaient.
[1]- Sira al rassoul, Rassoul Ja’fariyan, page 374; 375
[2]- Tabakât al kobrâ ibn Sa’d, vol 3, page 622
[3]- Tabakât al Kobrâ ibn Sa’d, vol 5, page 225-226
[4]- Sirat ul nabawiyya, ibn Hicham, vol2, page 446
[5]- Faraz ha’I az Tarikh Peyambar, Ja’far Sobhani, page 191
[6]- Sirate rassoul Khodâ, page 405
[7]- Sira ibn Hicham, vol 1, page 480-482
[8]- Sourate Anfal: 30
[9]- Faraz ha’i az Tarikh peyambar, Ja’far Sobhani, pager 194- 198
[10]- Sireye pishvayân, Mahdi pishva’i, page 39
[11]- As- sira al halabiya, vol 2, page 37