Il n’y a aucun problème à garder un chien si c’est pour des besoins importants tels que garder la maison, le troupeau, chasser ou pour d’autres cas comme le reniflement des explosifs, des stupéfiants, le secours en cas de catastrophe naturelle. Mais si c’est par simple loisir sans aucune utilité, cela peut compromettre la validation de certains actes d’adoration.
Posséder un chien se fait de deux manières différentes. Ce qui aboutit aussi à 2 jugements différents de l’islam sur la question.
A- certaines espèces de chiens sont utiles à l’homme pour des travaux tels que garder la maison, surveiller le troupeau et chasser. D’autres sont particulièrement utilisés pour les recherches des explosifs, les stupéfiants ainsi que le sauvetage en caséine et catastrophes naturelles. Islamiquement, l’homme est la plus noble des créatures et toutes les autres créatures sont à son service.[1] Les chiens ne font pas l’exception. On ne peut les garder que s’ils servent à quelque chose d’important. Nous avons d’ailleurs un exemple de l’utilité du chien dans le coran, plus précisément le chien des compagnons de la caverne qui les accompagnent à la grotte et s’installe à l’entrée.[2] On parle aussi dans un autre passage coranique de chien entrainé pour la chasse.[3] Et les jurisconsultes comme l’imam Khomeiny s’appuie sur ce verset et affirment qu’il est permis de consommer les animaux capturés par le chien de chasse même si on n’applique pas les règles d’immolation islamiques dessus.[4]
B- certaines personnes adoptent souvent le chien comme un loisir pour passer du bon temps. L’islam est contre tout loisir inutile qui occupe l’homme et le distrait du rappel de Dieu, de l’accomplissement des bonnes œuvres ou de l’assistanat. Garder les chiens par plaisir ne fait pas d’exception. Et il n’y a aucune différence avec les jeux de hasards,[5] écouter les légendes[6] ou livrer les parties de chasse par plaisir.[7]
Par ailleurs, tous les chiens sont des impuretés quelle que soit leur nature.[8] Il est donc difficile de maintenir pure la maison et les vêtements dans une maison où il y a le chien. Lorsqu’on jette un coup d’œil dans l’histoire des dirigeants pervers on se rend compte qu’au lieu de s’occuper de leur peuple ils passaient beaucoup plus de temps à s’amuser avec les chiens, les singes ou les oiseaux. Yazid ibn Mouawiyya dans une lettre critique sur les habitudes immorales de son fils.[9]
Après avoir apporté des précisions sur les deux cas de figure, voici donc la réponse à votre question : Il n’ya aucun problème en ce qui concerne le 1er cas et cela n’affecte pas la prière et les actes d’adoration. Il faut juste veiller à la pureté et la propreté quand on s’apprête pour l’adoration. Dans le 2ème cas par contre, le simple fait de garder le chien éloigne de la maison les anges et la miséricorde divine. Nous avons dans nos livres de hadiths un chapitre regroupant les hadiths rapportés à ce sujet.[10] Nous apportons quelques hadiths tout en renvoyant aux ouvrages de référence les lecteurs désireux d’en savoir plus :
L’imam Sadiq (as) : « la prière ne passe pas dans la maison où garde un chien car les anges n’entrent pas dans une maison qui a un chien sauf s’il s’agit du chien de chasse placé dans un endroit isolé de la concession. Dans ce cas il n’y a pas de problème »[11]
Nous élucidons 2 points pour compléter la question : l’islam n’est pas contre les loisirs en soi. Le message recommande à l’imam Ali (as) : « Un homme raisonnable doit diviser en trois le temps qui lui est imparti, une partie réservée à la prière et au recueillement avec Dieu, l’autre partie doit être consacrée au travail pour gagner son pain et l a dernière partie doit être orientée vers des loisirs utiles »[12]
Ces loisirs sont considérés dans d’autres hadiths comme un soutien permettant de motiver l’homme dans l’accomplissement des autres obligations qui l’incombent.[13] La position de l’islam vis-à-vis de l’adoption du chien ne signifie pas que l’homme doit manquer d’affection et de considération envers cet animal qui est une créature et un élément de la nature. Beaucoup de hadiths stipulent que l’affection vis-à-vis des animaux absout les péchés. En effet, le messager de Dieu dit : « Une femme qui traversait le désert s’était arrêtée près d’un puits pour étancher sa soif. Elle s’abreuva et s’apprêtait à reprendre la route lorsqu’elle vit subitement un chien qui frottait sa langue sur la terre humide à cause de l’excès de soif qui le tourmentait. Cette femme se dit : ce chien a aussi soif comme moi. Elle remplit alors sa botte d’eau et abreuva le chien de ses propres mains. Grâce à ce geste Dieu pardonna tous les péchés de cette femme. Les compagnons du prophète (ç) demandèrent si l’affection envers les animaux est aussi source de récompense ? Le Prophète (ç) répondit : «Il y a une récompense et une rétribution pour l’affection envers tout être vivant »[14]
Avec les distractions saines telles que rendre visite aux amis, aux parents, dialoguer avec son épouse et ses enfants, rendre visite aux malades et aux invalides, les sports utiles, les voyages touristiques et bien d’autres loisirs qui apportent beaucoup à l’homme aussi bien ici-bas que dans l’au-delà, y-a-t-il du temps à perdre sur des distractions inutiles susceptibles de soulever la colère divine parfois ?
[1]- Sourate Israa: 70, Sourate Jasiyya: 13…
[2]- Sourate Kahf: 18
[3]- Sourate Ma’ida: 14
[4]- Tahrir Wasila, Rohollah Moussavi Khomeiny, vol2, page 135
[5]- Sourate Ma’ida: 90-91
[6] - Sourate Loqman : 6
[7]- Wasa’il shia, vol 8, page 478
[8]- Le guide pratique de tous les jurisconsultes sont unanimes sur la question
[9]- Behar ul anouar, vol 44, page 124
[10]- Behar ul anouar, vol 80, page 238
[11]- Wasa’il shia, Sheikh Horr Amili, vol 5, page 175, hadith 6260
[12]- id, vol 11, page 344, hadith 14971
[13]- id, vol 17, page 63, hadith 21987
[14]- Behar ul anouar, vol 62, page 65