Ces termes désignent parfois la même chose et traduisent cette réalité, c'est-à-dire l'être et la vraie nature de l'homme. Ces termes s'emploient également avec des nuances et chacun expriment une dimension de l'âme.
Ces termes désignent parfois la même chose et traduisent cette réalité, c'est-à-dire l'être et la vraie dimension de l'homme. Comme le disent les philosophes, ces expressions traduisent l'essence, le moi et toute autre notion employée dans ce sens : âme, esprit, le discernement, l'intellect, la conscience…[1] Philosophiquement, cet usage est correct car l'âme entretient un lien étroit avec ces dimensions et ces forces intérieures. Comme le soulignent Molla Hadi Sabzevari[2] et Molla Sadrâ, l'âme dans sa singularité demeure unie avec toutes les autres forces.[3]
Ces expressions désignent parfois différentes choses. Chacune de ces notions traduit alors une étape ou une dimension de l'essence de l'homme. Les gnostiques disent que l'âme a des niveaux et chaque niveau porte un nom particulier. Ils désignent l'ensemble sous le nom de "sept cités": le tempérament (Tab), Nafs, Kalb, Rouh, Sirr, Khifâ et Akhfâ.
Les gnostiques désignent l'âme par "Tab" (tempérament) lorsqu'ils veulent exprimer cette partie de l'être à la base du mouvement. Et quand il s'agit de la source de perception détaillée, on parle de "Nafs". Et quand on veut faire allusion à la source de perception générale, on parle de "Kalb" (cœur) on parle de "Rouh" (esprit) quand il est question de cette force qui suscite les perceptions étendues. On parle d'intelligence active quand il se fond dans le néant c'est le "Sirr", et quand il se perd dans la dimension de l'unicité, on parle de "khifâ". Et quand il atteint le niveau de l'unicité, on parle de "Akhfâ".
Les philosophes repartissent aussi l’âme en sept dimensions:
1- intelligence matérielle.
2- intellectus in habitu
3- la raison affective
4- intellect adeptus ou acquisitus
5- effacement de soi
6- Dissimulation
7- Annihilation
Selon les philosophes lorsque l’âme peut acquérir la perfection on parle de " intelligence", et quand elle acquiert une série de concepts intelligibles et de connaissances élémentaires grâces auxquels l'homme peut accéder aux concepts intellectuels secondaires on parle de "intellectus in habitu"; et chaque fois que l'âme peut faire des déductions à partir des concepts intellectuels secondaires et acquérir le savoir, on parle de " la raison effective". Quand cette connaissance acquise s'installe en l'être et que la raison effective s'en sert, on parle de « intellectus adeptus or acquisitus ». "L'effacement de soi" est un niveau de l'unicité dans les actes. "La dissimulation" équivaut à l'unicité dans les attributs et "l'annilihilation" s'inscrit dans l'unicité de l'essence.[4]
Cette répartition apparait souvent dans les hadiths.[5]
Le mot "Rouh" est employé de différentes manières dans les livres de philosophie et de gnose.[6] Nous apportons ici quelques cas d’usage de ce mot :
1- La conscience rationnelle
2- L'instinct animal
3- La conscience pure (c'est ici qu'on parle l'intelligence première ou l’esprit saint)
4- La place de "Yaomoul jam insane" qui est au dessus du cœur (yaom oul fasl insane);
5- L'intelligence pure qui est le centre de créativité et opposée à "l'intelligence étendue"[7]
6- "Le rayon hors de l'œil" ou ce que les mathématiciens appellent accommodation.
7- " Le corps fin" ou "l'esprit moteur"[8]
On utilise souvent "la mémoire" pour faire allusion à la conscience ou l'intelligence. Parfois c'est l'imagination qu'il traduit ou les capacités de mémorisation.[9]
A propos de "Fitra" ou disposition intrinsèque qu'il y a en l'homme, il traduit souvent l'âme et la vraie nature de l'homme. Il signifie également l'ensemble des connaissances et tendances existant en l'être.[10]
Il va de même en ce qui concerne le psychique et la conscience; on dit parfois que la conscience est "l'esprit moteur" et le psychique le sens du discernement.[11]
[1]- Ma'refatou nafs, Hassan Zadeh Amoli, page 84
[2]- Manzouma, Hakim Sabzevari, vol 5, page 181
[3]- Asfar, vol 8, page 221
[4]- Sarh oyoun, Hassan Zadeh Amoli, page 569
[5]- Behar Ul anouar, vol 90, page 154
[6]- Sarh oyoun, page 266
[7]- Apparemment le 4ème et le 5ème ont le même emploi.
[8]- mille et un point, page 81, page 83
[9]- Anafs mina shifâ, page 235 et 239; Esharat, vol 2, page 341, Asfâr de Molla Sadra, vol 8, page 215; Sabzevari, Israa Hikam, vol 308 et 309; Sahr oyoun, page 392
[10]- introduction à la philosophie, Misbah Yazdi, page 44
[11]- Asfar Arba'a, vol 8, page 251