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Il faut dire que l’intensité de souffrances infligées à l’imam Hussein avant sa mort en martyr et les souffrances qui s’en sont suivies, donnent, en substance, une image d’opprimé à l’Imam Hussein (béni soit-il). L’emploi du terme « opprimé » pour l’imam Hussein (béni soit-il), ne veut pas dire que le vénéré imam fut un homme faible et contraint à accepter l’oppression, au contraire, il s’agissait d’un opprimé ayant la dignité, ce qui n’était pas du tout en incompatibilité avec sa grande personnalité. De toute évidence, si le but de décrire une image d’opprimé pour l’imam est d’expliquer les oppressions que les ennemis lui ont faites, est, non seulement, acceptable du point de vue de la Charia, mais aussi, il est nécessaire. Mais, si le but est de suggérer la faiblesse de l’imam et de faire croire que l’imam fut accepté l’oppression, cela est non et non avenu et très certainement, illicite(Haram). Par conséquent, le fait de décrire l’image de imam en tant que victime d’une oppression a pour objectif de fournir une analyse des oppressions qui furent imposées au vénéré Imam Hussein (béni soit-il) et à ses compagnons, ce qui n’est, aucunement, en contradiction avec la grande personnalité du vénéré Imam. Au contraire, cela met en évidence, la grandeur, la gloire et la dignité du vénéré Imam et de ses compagnons. C’est pour cette raison que nous avons même la conviction que des analyses de ce genre s’avèrent nécessaires. Ceci ci, le fait de donner au vénéré Imam Hussein (béni soit-il), l’image d’un homme opprimé est motivé par d’autres raisons consistant, entre autres, à éclairer l’opinion publique mondiale et à dénoncer les crimes des ennemis, qui peut être une phare de guidance pour les générations futures.
Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de souligner que, premièrement : Il existe des hadiths selon lesquels le terme « opprimé » s’applique à tous les Imams infaillibles (bénis soient-ils). Un hadith est relaté du noble prophète de l’islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), qui dit : « Oui ! Par Dieu ! En ce moment là ; Moi, Ali, Fatima, Hassan, Hussein et neuf Imams descendants de Hussein qui étaient, tous, opprimés des gens de ma Demeure, seront réunis, tous, dans un même endroit ». 1[1]
Deuxièmement, le prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et les Imams, que la paix et la bénédiction de Dieu soient avec eux, affichaient une estime et un intérêt particulier à l’imam Hussein, que Dieu le bénisse. Ils organisaient des cérémonies de deuil pour le vénéré Imam. Le vénéré Imam Hassan (béni soit-il), s’exprime, en ces termes, à propos de son frère : Il n’y a aucun jour pareil à ton jour, ô Aba Abdullah» 2[2] Ils ajoutèrent le terme « opprimé » au nom de l’imam Hussein (béni soit-il). 3[3] Selon un hadith relaté du vénéré imam Jaafar Sadeq (béni soit-il), le verset 33 de la sainte sourate 17, 4[4] est attribué à l’oppression dont fut victime le vénéré Imam Hussein (béni soit-il). 5[5] Tout cela indique qu’il était admis et acceptable, aux yeux du noble prophète et des Saints Imams, de présenter le visage d’un opprimé pour le vénéré Imam Hussein.
Nous venons de le comprendre. Le terme « opprimé » fut donné par les Infaillibles à l’imam Hussein (béni soit-il). Maintenant, il est convient de savoir qu’entendaient-ils par le terme « opprimé ». L’on peut imaginer deux formes pour le fait d’être opprimé :
1. Présenter l’Imam comme quelqu’un de faible, soumis à l’oppression. Le présenter comme quelqu’un qui a perdu son lien avec la puissance illimitée de Dieu.
2. Ne pas présenter l’imam comme quelqu’un de faible, mais, expliquer les souffrances que les ennemis lui avaient imposées, à lui, et à ses compagnons.
Comme l’a dit le martyr Mottahari, deux significations peuvent s’appliquer au terme « opprimé » : Se soumettre à l’oppression ; subir l’oppression. Il a y ceux parmi les êtres humains qui se résignent à l’oppression en raison de leur faiblesse intérieure et il y a ceux parmi eux, qui subissent l’oppression, non pas en raison de leur faiblesse intérieure, mais pour préserver les intérêts beaucoup plus important qui se situent au-dessus de leurs intérêts personnels ou leurs droits bafoués. Le vénéré Imam Ali (béni soit-il) dit : « J’ai opté pour la patience, alors que j’ai constaté que l’œil était las de l’épine du chagrin et la voix était cassée dans la gorge, 6.[6] Donc, l’oppression subie par les Saints Imams est du second type. Ils ont subis toutes les oppressions et les souffrances pour que les intérêts de l’humanité, de l’Oumma musulmane et de l’Islam soient préservés. Selon cette base, le fait de décrire l’image de imam en tant que victime d’une oppression a pour objectif de fournir une analyse des oppressions qui furent imposées au vénéré Imam Hussein (béni soit-il) et à ses compagnons, ce qui n’est, aucunement, en contradiction avec la grande personnalité du vénéré Imam. Au contraire, cela met en évidence, la grandeur, la gloire et la dignité du vénéré Imam et de ses compagnons ; car la description de l’oppression faite par les ennemis au vénéré Imam Hussein et la façon dont ce dernier s’y affronta, met en évidence esprit anti-oppression de l’imam Hussein et montre comment le vénéré Imam résista, avec courage et un esprit de combativité hors paire, à l’oppression.
Ceci dit, donner au vénéré Imam Hussein (béni soit-il), l’image d’un homme opprimé est motivé, aussi, par d’autres raisons que nous mentionnons ci-dessous :
1. Les souffrances et douleurs infligées au vénéré Imam avant la mort en martyr, 7[7] et les souffrances qui s’en sont suivies, après la mort en martyr, 8[8] étaient d’une intensité effrayante jamais vue dans l’époque de l’Ignorance ( Jahiliyah ». 9[9] Toutes ces souffrances et crises furent commis en un seul jour au vénéré Imam, réputé pour sa gloire, sa grandeur et sa dignité. Est-ce que tout cela n’apporte pas un témoignage sur l’oppression subie par le vénéré Imam ? Et est-ce tout cela ne donne pas, en soi, l’image d’un opprimé au vénéré l’Imam ?
2. L’opinion publique devrait être éclairée au moyen de rappeler les vertus du vénéré Imam, tout en expliquant l’oppression que les ennemis lui avaient faite, ce qui a abouti aux réactions ultérieures comme le soulèvement de Mukhtar.
3. Pleurer le vénéré Imam Hussein (béni soit-il) et observer le deuil pendant la période marquant son martyre, fut recommandé par les Imams infaillibles, que Dieu les bénisse. Mohammad Ibn Muslem, dit : « J’ai entendu le vénéré Imam Baqer (béni soit-il), dire : Ali Ibn Hussein (béni soit-il), dit : Tout croyant qui pleure pour l’imam Hussein, que Dieu le bénisse, de nature à ce que ses larmes coulent sur joues, Dieu l’accueillera dans le paradis dans les chambres où il demeura, longtemps. 10[10] Les cérémonies de deuil devront être organisées pour décrire l’oppression imposée et infligée au vénéré Imam Hussein, tout en soulignant que cela ne témoignait pas de la faiblesse et de l’impuissance du vénéré Imam, mais au contraire de son bravoure et de sa grande et sa dignité. 11[11]
4. La description et la présentation des oppressions commises vis-à-vis des Gens de la demeure prophétique, en particulier l’imam Hussein, que Dieu le bénisse, ainsi que la dénonciation des innovations blâmables et des crimes des ennemis des Gens de la demeure prophétique, que Dieu les bénisse, peuvent un flambeau de guidance pour les générations futures, permettant de distinguer les amis des ennemis. Partant de là, l’organisation des cérémonies de deuil pour présenter et décrire le visage du vénéré Imam Hussein comme un homme opprimé s’avère nécessaire.
Donc, présenter et tracer le visage opprimé des Gens de la Demeure prophétique, surtout l’imam Hussein, dans le second sens 12[12] que l’on vient d’expliquer, sont permis et autorisés par la Charia et sont mêmes nécessaires, mais le fait de présenter l’imam de l’imam Hussein dans le premier sens 13[13] que l’on vient d’expliquer, ce qui se fait, volontairement ou involontairement, dans certaines réunions, est, très certainement, une innovation blâmable, donc, illicite ( Haram).
[1] RF: Majlissi, Mohammad Baqer, Bihâr al-Anwar, t. 25, p; 7, l’Institut al-Wafa, Beyrouth, Liban, 1404 de l’hégire lunaire; Dawani, Ali, “ Mahdi promis”, traduction, t.13, Bihâr al-Anwar, p. 1237, 28ème publication, Nashr-e Dar al-Kotob al-Islamiya, Téhéran, 1999.
[2] Al-Sadouq, Al-Amali, p. 115.
[3] Ce terme est employé dans de nombreuses Ziyarats, Invocations ainsi que dans les hadiths.
[4] Quiconque meurt dans un état d’opprimé, nous en laissons le choix au représentant. “Man Ghotela Mazlouman Faqad Ja’alna Levaliyeh Soltana”
[5] Une personne interrogea le vénéré imam Sadeq sur l’interprétation du verset 33 de la sainte sourate 17, le vénéré imam répondit : “ Cela porte sur l’imam Hussein qui fut assassiné d’une manière injuste et oppressive. Nous sommes ses Proches et notre Qa’im [’un des attributs de l’Imam du temps, mahdi promis], se vengera de son sang, lors qu’il fera sa Réapparition. Bihâr al-Anwar, t. 44, p. 218. Ayashi, Mohammad Ibn Ma’ssoud, Tafsir Ayashi, t.2, p. 290, Edition Elmiyeh.
[6] La Voie de l’Eloquence, sermon 3, p. 48, Publications Dar al-Hahrat, Qom.
[7] Le martyre de ses enfants, ses frères, ses compagnons et la soif de ses enfants et des membres de sa famille.
[8] L’attaque contre le campement et l’atteinte portée aux membres de la famille du vénéré Imam, la profanation des têtes des martyrs, la captivité des s membres de sa famille, à Koufa et à Damas.
[9] L’imam Reza ( béni soit-il) dit : « Moharram est un mois durant lequel les gens de la Djâhiliyya considéraient comme illicite de faire la guerre, et voilà qu’ils ont considéré comme licite d’y verser notre sang, qu’ils porte atteinte à nous épouses, qu’ils ont capturé nos femmes et enfants et qu’ils mont mis le feu à notre campement et pillé ce qui s’y trouvait de nos trésors : Ils ne firent en rien preuve du respect dû au Messager de Dieu en ce qui nous concerne. »
[10] Ansari Mahalati, Mohammad Reza, Thavab a-A’mal ( la récompense des actes), traduction Ansari, p. 163, Première publication, Edition Nassim-e Kossar, Qom, 2003.
[11] RF : Nadjafi, Mohammad Javad, la biographie du vénéré Imam Hussein( béni soit-il), p. 74, troisième publication, Nashr-e Eslamiyah, Téhéran , 1985.
[12] Là où l’on ne présente pas l’imam comme quelqu’un de faible ; au contraire, l’on décrit les souffrances et les oppressions infligées par les ennemis au vénéré imam Hussein( béni soit-il).
[13] Là où l’on présente l’imam comme quelqu’un de faible se résignant à l’oppression, le dissociant du rang lié à la puissance illimitée de Dieu.