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Dans le jargon de la jurisprudence islamique il y a une différence entre la musique et le chant. Le chant est une combinaison de sons qui provient du timbre vocal et qui crée la joie et de sensation qui convient aux lieux de débauche et d’évasion. La musique par contre est un son émis par un instrument de musique. Si la musique et le chant sont interdits, c’est par rapport à certains, versets, hadiths et déclarations des psychologues sur la tendance de la perversité, l’oubli de Dieu, l’effet néfaste de la musique sur le psychique et la promotion de la musique à des buts mal intentionnels. Les raisons principales pour lesquelles la musique (ou certains genre de musiques permises) est islamiquement interdite résident dans les versets coraniques et les hadiths du Noble Prophète (ç) et des Imams (as). On peut citer les versets coraniques comme le verset 72 de la sourate Fourqane, le verset 30 de la sourate Hajj, le verset 3 de la sourate Mou’minoune et le verset 6 de la sourate Loqmâne au sujet desquels les Imams (as) affirment que les termes « Dictat, » « Débauche », « Futile », dans ces versets font allusion au chant de débauche.
Il existe également des hadiths sur lesquels s’appuie l’interdiction du chant. Il y a aussi des hadiths qui défendent l’usage des instruments de musique. Etant donné que chanter signifie produire toute forme de son ou mélodie avec la voix, tous les jurisconsultes ajoutent le complément ‘’débauche’’ pour préciser quel genre de musique est interdit. Certains ajoutent aussi les chansons produites par les animateurs de chant de débauche. A propos de la musique aussi la plupart des jurisconsultes islamiques jugent les musiques de débauche interdites. D’autres disent également que les musiques d’animations sont interdites.
1- EXPLICATION DU SENS DU TERME MUSIQUE
‘’La musique’’ ou ‘’musica’’ est un mot qui étymologiquement équivaut au ‘’chant’’ dans le dictionnaire. Mais dans le lexique religieux et le langage de la jurisprudence islamique, il existe une différence entre les deux. Le chant dans la loi islamique fait allusion à toute mélodie ou son qui provient du timbre vocal. Produite par la gorge, cette mélodie crée une sensation de joie et d’évasion qu’on ne voit que dans les lieux de débauche. La musique par contre renvoie au son émis par un instrument de musique. La musique en tant art est générale, contrairement à la musique dans le langage de la jurisprudence islamique qui a plutôt une signification particulière[1].
2- POURQUOI LA MUSIQUE ET LE CHANT SONT INTERDITS ?
Lorsqu’on étudie certains versets ou certains hadiths et les propos des psychologues on peut comprendre les raisons de l’interdiction de la musique dans les éléments suivants :
A- La musique entraine l’homme dans la perversité et la débauche.
Il est écrit dans un hadith du Noble Prophète (ç) : « La musique est l’échelle qui mène vers l’adultère et la fornication »[2]. L’expérience a prouvé que beaucoup de gens ont perdu la foi sous l’effet de la musique et se sont retrouvés dans la débauche. Très souvent les lieux où la musique est diffusée à profusion sont les centres de débauches[3].
B- La musique éloigne l’homme du rappel de Dieu.
Le Saint Coran déclare : « Il y a parmi les gens ceux qui achètent les paroles futiles dans le but de détourner les gens de la voie de Dieu en considérant le Coran avec moquerie. Pour eux il n’y a que le châtiment dure réservé »[4].
Dans ce verset, « Les paroles futiles » sont considérées comme l’une des causes de la perdition. On dit d’une chose qu’elle est futile lorsqu’elle occupe l’homme de manière à le faire oublier ou accuser du retard sur les choses importantes. On désigne cela dans les hadiths islamiques ‘’chant’’[5].
C- L’effet néfaste de la musique et du chant sur l’esprit.
La musique et le chant sont pris comme des drogues : « La biographie des grands musiciens montre qu’ils sont victimes de certains problèmes psychologiques dans leurs vies. Progressivement ils ont perdu la mémoire et d’autres sont même victimes des maladies mentales qui se soldent chez certains par la perte des facultés mentales. D’autres deviennent invalides et impuissants. L’hypertension prend une ampleur inquiétant chez certains lorsqu’ils se mettent à jouer et ils finissent parfois par faire une crise cardiaque »[6].
D- La musique est une arme pour les colonisateurs.
Les colonisateurs s’inquiètent beaucoup de l’éveil des consciences chez les jeunes. C’est pour cela qu’ils ont prévu dans leur stratégie de colonisation, un programme qui constitue à noyer les jeunes dans les choses importantes de la vie. C’est pour cela que plusieurs formes de divertissements déroutants sont encouragées. Ils favorisent la formation des centres de débauche, des clubs et des loisirs malsains comme la musique de débauche, les salles de jeux et tout ce qui peut devenir l’opium du peuple[7].
3- Ce qui a été évoqué constitue les raisons de l’interdiction de la musique et du chant de débauche et non les causes générales. C’est pourquoi la musique est aussi interdite même pour les cas où on ne remarque aucun des effets néfastes et des conséquences.
4- Les vraies raisons de l’interdiction de la musique (ou la permission de la consommation de certaines formes de musiques) se trouvent dans le Coran et les hadiths du Noble Prophète (ç) et des Imams (as) et sont étudiées dans le domaine de la jurisprudence. Ce genre de sujets ne peut être traité dans le cadre de l’Ijtihad. Mais on peut quand même dire sommairement que :
a- Même comme les versets coraniques n’ont pas mis en évidence le jugement sur le chant en se contentant- comme c’est le cas pour d’autres dispositions- d’évoquer les choses de manière générale, l’interprétation que le Prophète (ç) et les Imams (as) ont faite à partir de certains versets s’applique sur le chant. Voici quelques-uns de ces versets :
1- L’Imam Sadiq (as) dit lorsqu’il explique les termes « Les lieux de débauche et de chant »[8] les versets suivants : « et ceux qui ne témoignent que pour le faux (et ne fréquentent pas les lieux de débauche) »[9] qui figurent dans certains verset : « Abstenez-vous de faux propos inutiles »[10].
2- L’imam Sadiq (as) dit à propos du verset « Ceux qui se détournent de la futilité et les choses inutiles »[11] : « Futilité est unes allusion au chant »[12].
3- L’Imam Bâqir (as) et l’Imam Sadiq (as) assimilent à de la musique l’expression « Parole futile »[13] dans le verset suivant « Parmi les gens, il y en a qui achète les paroles futiles pour détourner inconsciemment les gens du chemin de Dieu en prenant les signes de Dieu comme objet de moquerie. Il leur est réservé un châtiment sévère »[14].
Quoique ces hadiths appliquent ces versets sur le chant de débauche, d’autres traditions désignent aussi sur la musique[15] et les jurisconsultes assimilent aussi à la musique le sens de certains versets[16].
b- Les plus importantes preuves de l’interdiction du chant de débauche, sont ces hadiths du Noble Prophète (ç) et des Ahl-ul-Bayt (as) dont nous disposons. Ils (ç – as) montrent clairement que le chant est défendu. En voici quelques exemples :
L’Imam Bâqir (as) dit : « Le chant de débauche fait parti des choses dont Dieu a prévu le feu comme rétribution »[17]. L’Imam Sadiq (as) dit : « Eloignez – vous des chants de débauche »[18].
c- Les hadiths du Prophète (ç) et des Imams (as) que nous avons reçus considèrent la musique de débauche comme interdite. L’Imam Sadiq (as) dit : « Les instruments de musique relèvent du domaine de Satan »[19]. Le Noble Prophète (ç) dit : « Je vous défend la flute et les sons qui transporte »[20].
d- Etant donné que le chant rime avec harmonisation de son vocal produit par l’appareil vocal ou tout autre chant harmonieux[21], il est parfaitement clair que cela n’est pas interdit, comme le signifie Sheikh Ansari[22]. C’est pour cela que tous les jurisconsultes ajoutent le complément « Débauche » pour distinguer le genre de chant interdit[23]. (Débauche veut dire ici tout ce qui fait oublier Dieu et se laisser emporter par des banalités[24]. La musique et le chant qui sont interdits sont ceux qui collent bien avec les lieux de débauche, de perversion et d’évasion)[25]. Certains jurisconsultes ajoutent aussi « La musique qui transporte dans le néant » à la musique et au chant[26].
Il existe une forme de chant qui transporte l’homme vers la sensation de planer et lui ôte tout équilibre. Au sujet de la musique aussi, les jurisconsultes insistent plutôt sur l’interdiction des musiques de débauche et certaines musiques émouvantes[27].
En fin, tout comme nous l’avons déjà souligné, c’est dans le cadre de la jurisprudence islamique que cette question doit être analysée. Et ceux qui n’ont pas la capacité de se forger un jugement correct sur la question doivent se référer aux guides religieux qu’ils suivent.
[1]- Sayyed Mojtaba Hosseini, questions et réponses avec les étudiants, page 169; Imam Khomeiny, Al Makasib al mahrama, vol 1, page 198 - 224: Hosseini Ali, Al Mousîqî, page 16 et 17, Istiftâ at Ayatollah Tabrizi, numéro 10, 46, 47 et 1048 ; Fadhel Jamioul masa’il, vol 1, page 974, 978 ; 979.
[2] - Al guinâ Rakiyat ul Zina, Behar ul Anouar, vol 76, page 99, Al guinâ.
[3] - Effet de la musique sur l’esprit et la mémoire, page 29, Tafsir Rouh ul ma’anî, vol 21, page 6, Tafsir Nemouneh, vol 17, page 25, 26
[4] - Sourate Loqmâne : 6.
[5] - Wasa’il ul shia, vol 12, page 99.
[6] - effet de la musique sur l’esprit et la mémoire, page 29 et 92 (cité par Tafsir Nemouneh, vol 17, page 26).
[7] - Tafsir Nemouneh, vol 17, page 27.
[8] - Wasa’il ul shia, vol 12, page 99, hadiths 2, 3, 5, 9 et 26.
[9] - Sourate Fourqane : 72.
[10] - Sourate Hajj : 30.
[11] - Sourate Mouminoune : 3.
[12] - Tafsir Ali ibn Ibrahim, vol 2, page 88.
[13] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 99, hadiths 6, 7, 11, 16 et 25.
[14] - Sourate Loqmâne : 6.
[15] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 99 hadiths 23 et 24.
[16] - al makasib al Moharama Imam Khomeiny, vol 1, page 2.
[17] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 99, hadith 6.
[18] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 99, hadith 6.
[19] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 100, hadiths 5 et 6.
[20] - Wasa’il ul shia, vol 12, chapitre 100, hadiths 5 et 6.
[21] - Al Makasib al Moharama, Imam Khomeiny, vol 1, page 299.
[22] - Makasib de Sheikh Ansari, vol 1, page 292.
[23] - Resaleh Daneshjou’î, page 171.
[24] - Ahmad Sharm Khani, L’homme, le chant et la musique, page 14.
[25] - Resaleh Daneshjou’î, page 171.
[26] - Resaleh Daneshjou’î, page 171.
[27] - Tawzih ul masa’il maraji, vol 2, page 813, 913, masa’il Jadid, vol 1, page 47…