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Il y a des gens qui avec des ragots, des tapages et des insultes essayent de détruire la personnalité de quelqu’un d’autre. Selon l’islam, en s’appuyant sur le principe « Répondre par la même » On peut adopter une attitude insultante ou offensante en réaction face à celui qui a fait la même chose, tout cela dans le but de combattre ce genre de comportement inapproprié. Toutefois, l’imam Ali (as) dans la plus part des cas, a utilisé le raisonnement et le silence pour répondre à la propagande des Khawarijs. Seul dans les cas où il n’y avait plus d’autres alternatives, l’imam était contraint d’adopter une attitude répréhensible vis-à-vis d’eux et votre question concerne l’un de ces cas. Toutefois, il faut garder à l’esprit que l’expression « édentée » n’implique nécessairement pas une insulte et dans la société de cette époque, la plus part des gens portaient des surnoms qui convenaient à leur image apparente sans que cette appellation ne ressemble à une quelconque insulte. Nous en voulons pour exemple le surnom d’Ashtar pour le compagnon de l’imam Ali (as) nommé Malik.
Avant de procéder à la réponse à votre question, nous allons tout d’abord éplucher le texte auquel vous faites allusion qui apparait dans le discours 184 de Nahjul Balagha. Il est écrit dans ce passage : « Un homme nommé Barj ibn Mousa’ar Ta’i s’était placé dans un endroit où l’écho de ses propos parvenait à l’imam Ali (as) et lançaient le célèbre slogan des Khawarijs : La Houkma illa lillah (le jugement appartient à Dieu seul). Après avoir entendu ce propos, l’imam Ali (as) face à ce monsieur et dit : « Ô homme édenté, Dieu t’a fait laid ! Tais-toi ! Je jure par Dieu, lorsque la vérité était évidente et qu’il n’y avait pas du tout de doute, il n’y avait aucune trace de toi et ta voix n’était pas entendue. À présent que la faux essaye de se dresser devant la vérité, tu essaye de te faire voir un peu comme les cornes d’un mouton qui pousse plus vite que lui- même ».
En lançant le slogan de : « Point de jugement sauf celui de Dieu », les Khawarijs essayaient de critiquer l’attitude de l’imam Ali (as) dans le dénouement de la guerre de Seffine. Ils essayaient de montrer qu’en acceptant la médiation de paix qui n’était rien d’autre que l’expression de la faiblesse et de l’étroitesse d’esprit de ces mêmes Khawarijs est un signe que l’imam Ali (as) a mécru et à la fin, essayait de monter que tout gouvernement est un faux gouvernement, bref ils croyaient en quelque sorte à l’anarchisme. L’imam a essayé à plusieurs reprises avec la logique et les arguments de montrer que la pensée de ces groupes de personnes était absurde et invalable.[1] Chaque fois que l’imam avait l’impression qu’en adoptant le calme et la sérénité face à ces personnes les choses pouvaient s’arranger, il ne manquait pas d’adopter des attitudes convenables. Par exemple, lorsque l’imam faisait un discours, un Khawarij se leva et lança le même fameux slogan et l’imam répondit par un coup de silence, une deuxième personne de ce groupe se leva et répéta la même chose l’imam garda toujours le silence. Ce silence continua ainsi jusqu’à ce que dans les environs de la mosquée on entendait à chaque fois ce fameux slogan des Khawarijs. C’est alors que l’imam Ali (as) s’est tourné vers eux et dit : « Étant donné que vous avez une très mauvaise intention en évoquant ce slogan juste, vous avez trois avantages avec vous » :
1- Vous êtes libres de venir dans nos mosquées, d’y prier et adorer Dieu.
2- Aussi longtemps que vous ne vous séparerez pas de nous, vos droits qui proviennent de la trésorerie ne seront pas coupés.
3- Nous n’engagerons jamais de guerre contre vous aussi longtemps que n’engagez pas de guerre contre nous.
Nous avons également un autre cas où un Khawarij assistait à la prière d’assemblée dirigée par l’imam Ali (as) et au milieu de la prière, ce khawarij lu un verset coranique à haute et intelligible voix, un verset à travers lequel il voulait indirectement à l’imam Ali (as) que tous ses efforts de djihad dans la voie de Dieu jusqu’ici sont vains et qu’il fait partie des perdants.[2] L’imam garda le silence deux fois par respect pour le coran et pour la troisième fois, après un bout de temps, le monsieur répéta le même verset et l’imam Ali (as) lu un verset dans lequel Dieu préconise la patience et l’endurance tout cela pour éviter de ne pas avoir une attitude violente envers ce monsieur. Ensuite, l’imam continua sa prière.[3] Avec toutes ces argumentations et toutes ces attitudes d’endurances il y avait des personnes qui n’avaient aucun antécédent de djihad encore moins de connaissances et pour cette raison, ils n’étaient pas connus dans la société islamique. C’étaient des gens en quête de réputation qui voyant les conditions et le contexte de cette époque s’employaient à détruire la personnalité de l’imam Ali (as) pour se faire voir dans la communauté islamique.
Il est clair qu’on ne peut pas se lancer dans un dialogue intellectuel avec ce genre de personnes et avec des argumentations et des raisonnements logiques, essayaient d’amener à la raison. Face à ce genre de personnes en quête de réputation permanente, on ne peut pas utiliser que la méthode d’outrage qu’ils emploient pour essayer de salir la réputation des autres. Ici, le pardon et l’indulgence n’ont pas de place. Et si on ne fait rien par rapport à leurs initiatives, on assistera à une intoxication générale de l’opinion publique.
L’imam Ali (as) a eu un entretien avec Koumeil (l’un de ses fideles compagnons) au sujet de ces personnes caractérisées par une foi faible, et qui sans connaissances cherchent permanemment un slogan qu’ils voudraient bien lancer à n’importe quel vent afin de justifier leurs mauvaises habitudes et leurs mauvaises intentions.[4] Barj ibn Mousa’ar fait partie de ces groupes de personnes. Il n’était pas à la recherche de la vérité s’il avait des doutes par rapport à quelque chose, il aurait du s’asseoir et en discuter avec lui ou alors se tourner vers l’un de ses compagnons et dialoguer avec et peut être avec des arguments rationnels il aurait obtenu la réponse à sa question. Au lieu de faire cela, ils apparaissaient subitement au milieu des gens et se mettaient à lancer des cris dans le but d’abuser de la patience et de l’endurance de l’imam Ali (as) avec ses insultes ils attaquaient l’imam et pour cette raison ils essayaient de détruire sa personnalité dans la société. D’autre part, nous savons également que « Répondre par la même » en respectant les conditions fait partie des conditions de l’islam. Dieu dit dans le saint coran : « Face à des personnes qui avec de tels slogans au sein de la société essayaient d’humilier l’imam Ali (as) et l’accuser de mécréant, un effort pour détruire sa personnalité et introduire des déviations au sein des textes religieux il est tout a fait normal que l’imam emploie également des mots durs vis-à-vis de ces personnes ». [5]Avant d’en arriver là, l’imam des pieux essayaient beaucoup plus d’être patient, indulgent, d’adopter le silence et de préférer le silence par rapport à l’offense. Et dans la plus part des cas, les propos durs que l’imam employait présentaient des nuances un côté avait réellement une signification insultante. On a par exemple les expressions « ibn Al ha’ik wouo Asram » l’imam Ali (as) dans un autre cas a utilisé l’expression ibn ha’ik pour dénigrer un homme orgueilleux qui était le gouverneur de Koufa à l’époque et qui avait refusé de répondre à son ordre d’aller au djihad.[6] Dans un premier temps « Ha’ik signifie celui qui tisse » à l’époque cette profession paraissait misérable. Mais en se fiant à certains hadiths[7] on peut retenir que ce mot signifié « Celui concocte des mensonges » et c’était cela que l’imam voulait exprimer. En réalité ne voulait pas insulter la profession de tisseur.
« Asram signifie édentée ou dépourvue de dents » dans un premier sens ce la peut traduire la particularité d’une personne sans aucune forme d’insulte un peu comme on note dans le surnom l’un des plus grands compagnons de l’imam Ali (as) le mot « Ashtar ». Cette expression pour ce commandant de l’armée de l’imam Li (as) n’était pas une insulte. Dans un autre sens en utilisant le mot Asram, l’imam veut par là s’exprimer en parabole pour traduire le manque de discernement chez les Khawarijs. En effet, celui manque et de logique ressemble à quelqu’un qui n’arrive pas à bien s’exprimer par ce qu’il manque de dents dans la bouche.
D’après ce qu’on a expliqué, nous pouvons conclure que l’ensemble des propos et des attitudes des guides de Dieu ne doit pas se voir ou être interpréter dans sa forme et son apparence.
REFERENCE :
[1]- Nahjul Balagha discours 40, page 82.
[2]- Doua’imoul Islam, Nou’man ibn Mohammad Maghribi Tammimi, vol 1, page 393, Darul Ma’aref, Misr, 1385 hégire lunaire.
[3]- Tahzib ul Akham, Mohammad ibn Hassan, Sheikh Tousi, vol 3, page 35, hadith 39, Darul Koutoub ul islamiyya Téhéran, 1365 hégire lunaire.
[4]- Nahjul Balagha, propos 145, page 496, les éditions Darul Jar’a Qom.
[5]- Sourate Baqarah : 194.
[6]- Behar ul anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 32, page 86, Mo’assassa al wafa Beyrouth, 1404 hégire lunaire.
[7]- Ousoul kafi, Mohammad ibn Yakoub Koleiny, vol 2, page 340 hadith 10, Darul Koutoub ul islamiyya Téhéran, 1365 hégire solaire