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Date de mise à jour: 2014/11/08
Condensé de la question
Quels sont les critères de contentement dans le monde d’aujourd’hui ? Et à quel niveau, la vie peut être une vie située au juste milieu et basée sur le contentement ?
Question
Salut ! Premièrement Je suis confus au sujet de la question de contentement discutée en Islam. Je ne sais pas à quel niveau quelqu’un peut être considéré, de nos jours, comme une personne satisfaite de sa vie ? Tout récemment, j’ai lu quelque chose sur ce sujet dans le livre Mi\'raj al-Sa’dah (au sujet de la vertu de pauvreté et de contentement). D’un côté, il est dit que Dieu pourvoit aux besoins de Ses créatures et chacun a une part déterminée dans ce monde et cela ne fait d’aucun doute. Et ils ont interdit aux gens d’épargner et de s’inquiéter pour les jours à venir. De l’autre côté, ils ont blâmé le fait de mendier. Toutefois, de notre époque, les gens ont besoin d’épargner pour acheter la maison, se protéger contre d’éventuelles maladies, se marier, avoir des enfants, etc. S’ils n’épargnent pas, ils seront, en permanence, inquiets pour l’avenir. A titre d’exemple, ils ont dit que si quelqu’un est meurt et que sa famille se trouve dans le besoin après lui, n’est pas un musulman. En même temps, ils disent qu’il n’est pas nécessaire que le père collecte des biens pour ses enfants. Si l’homme ne pense qu’à vivre au jour du jour et ne pense à l’assurance et à l’épargne, cela ne le rend pas nécessiteux et humilié dans sa vieillesse ? Si la pauvreté est supérieure à la richesse, pourquoi dans nos prières implorons-nous, Dieu, le Généreux, d’étendre notre rizq (notre subsistance) ? Deuxièmement, si quelqu’un se contente du minimum de ses besoins et épargne le reste de son argent pour acheter une maison pour y abriter sa famille et faire chaque mois un peu d’aumône, doit-il payer, annuellement, le khoms de cette épargne ? Dans ce cas, il ne sera jamais capable de se procurer une maison (étant donné le fait que le minium de logement, de nourriture et de vêtements fait partie des nécessités minimales d’une vie). Il est dit dans les traités des sources d’imitation que le khoms s’applique aux excédents des dépenses annuelles, alors que les réponses fournies aux questions portant sur le khoms sont différentes de cela et conduisent l’homme à dépenser tous ses revenus pour éviter le khoms. Par conséquent il devient avide.
Résumé de la réponse

Cher usager, étant donné le fait que les choses que vous avancez illustrent une sorte de contradiction et de dualité dans les questions matérielles et de subsistance des enseignements religieux, nous cherchons, dans le présent texte, à expliquer, d’une manière succincte et circoncise, les points de vue de l’Islam concernant la pauvreté, la richesse et le contentement, pour que ce soit un rappel pour nous et une dissipation de doutes pour vous. 

  1. Comme vous le savez, l’Islam est une religion parfaite et complète et a un plan pour toutes les dimensions de la vie de l’homme. Et nous savons que Dieu, le Tout Puissant, a créé l’homme à partir des pouvoirs de l’intellect, de la colère et des désirs charnels et selon ces pouvoirs et en fonction du processus de son évolution, Il lui a annoncé la prescription et le plan de la vie à travers Ses messagers, pour que l’homme puisse mener une vie heureuse et digne de nom à l’aide de son intellect et des prophètes.
  2. Nous savons aussi que ce sont les distincts charnels qui poussent l’homme à travailler et à déployer des efforts pour qu’il puisse être utile dans ce monde d’ici-bas tant pour lui-même que pour la société dans laquelle, il vit. Il doit s’efforcer, et quiconque travaille et s’efforce, peut, tout naturellement, bénéficier des fruits de ses efforts et mener ainsi une vie paisible.
  3. Maintenant, si l’homme ne veut être coincé par l’avidité et la convoitise dans ses activités et efforts dans le monde d’ici-bas, doit faire de la modération et de la pondération la priorité de ses programmes, la modération et la pondération sont des attributs privilégiés que les enseignements religieux et l’intellect nous appellent à suivre. L’homme atteindra la modération, s’il parvient à résister à ses tentations charnelles qui le conduisent à l’avidité et à la convoitise dont le résultat n’est que la révolte et l’insoumission. 1[1] Dans la modération et la pondération il n’y a lieu ni pour la pauvreté que l’homme soit inquiet pour son avenir, ni pour l’avidité et les tentations croissants qui détournent l’homme du rappel de Dieu et du processus de la transcendance.  
  4. C’est exactement le même contentement que nous sommes, tous, invités à observer dans la vie ; c’est-à-dire, se contenter du niveau normal de la vie, selon les critères religieux, éviter le luxe et s’abstenir de se plaindre du statu quo.
  5. Il est tout à fait évident qu’on dit que chacun a sa part dans ce monde ; cela signifie de s’efforcer dans la mesure possible et normale pour se procurer une subsistance licite en se remettant à Dieu et plaçant son espoir en Dieu, le Pourvoyeur qui subvient aux besoins de ses Créatures. Cela signifie aussi d’éviter d’accumuler la richesse excessive. C’est dans ce cadre que le contentement prend son sens, c’est-à-dire, si l’homme s’efforce et se met au travail, bien sûr de la bonne manière, il n’aura rien à se soucier pour les besoins matériels de l’avenir, car l’homme est mandaté de travailler et de s’efforcer, et la subsistance et la bénédiction de la vie proviennent de Dieu, le Tout Puissant.  Si quelqu’un regarde le monde sous cet angle, ne s’inquiétera ni de la pauvreté, ni n’aura peur de l’avidité et de la reproduction ; car il a agi selon les règles et règlementations ; en même temps si la pauvreté la frappe, cette pauvreté sera une fierté 1 pour lui que les chefs religieux ont louée et s’il se procure un bien et un capital, cette richesse ne sera pas pour lui une sédition, mais une chose qui ornera sa vie. 2[2]  
  6. Par conséquent, ni la pauvreté elle-même et indépendamment des valeurs religieuses, a une valeur intrinsèque, et ni la richesse et les biens acquis, par des voies légales et licites, sont à blâmer. La pauvreté et la richesse comptent toutes les deux parmi les outils de l’épreuve divine qui peuvent être la source du progrès et de la transcendance, ou de la déviation et de la décadence de l’homme. Bien entendu, il ne faut oublier que le pauvre aura moins de responsabilités envers ses semblables, et rendra compte plus facilement devant Dieu au Jour de la Rétribution, car s’agissant des propriétés du monde d’ici-bas, il est dit qu’il y un compte pour le licite et un châtiment pour l’illicite. 3[3] 
  7. S’inscrit dans ce même cadre, l’héritage laissé pour les enfants et l’argent prêté sans intérêt. Si l’épargne est à réprimander, le fait de venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux prendrait son sens. Il en est ainsi pour la question de la succession. Ceci dit, il ne faut pas rester indifférents aux autres valeurs religieuse, comme le Hajj, la charité, etc. Par conséquent, ce qui est à blâmer, c’est l’accumulation de la richesse non-conventionnelle, 4[4] et non pas l’épargne d’une partie de revenu viager pour son avenir et ses enfants.
  8. Les avis des jurisconsultes islamiques se divergent sur le khoms. Cependant, on peut suivre en l’occurrence les jurisconsultes qui sont d’avis que le khoms ne s’applique pas au logement et aux besoins habituels et conventionnels de la vie. 5[5]

Pour plus d’information, il vous est utile de consulter les matières suivantes :

« Les effets du contentement et sa différence avec l’avarice », 14858 (Site Web : 14614).

« La dualité, les comportements des infaillibles dans la question de la dette », 15457 (Site Web : 15172)

« L’agent sans intérêt prêté et son avantage par rapport à l’aumône », 13033 (Site Web : 12763).

« Préjudice, maladie et épreuve », 2619 (Site Web : 3040)

 

 

[1] “Prenez-garde ! Vraiment l'homme devient rebelle, dès qu'il estime qu'il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse). La sourate Al-Alaq, les versets 6 et 7, du noble coran.

[2] “ La pauvreté est ma fierté et j’en suis fier”, Majlissi, Mohammad Baqer, Bihar al-Anwar, t 99, p.30, Institut al-Wafa, Beyrouth, 1409 de l’hégire lunaire.

[3] “ Les biens et les enfants sont l'ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes oeuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance », la sourate 18 Al-Kahf(la Caverne), le verset 46 du noble coran.

[4] “Malheur à tout calomniateur diffamateur, qui amasse une fortune et la compte,

Pensant que sa fortune l'immortalisera ». La sourate 104, AL-Humazah (Les Calomniateurs), les versets 1-3, du noble coran.

[5] Tels que les grands dignitaires et sources d’imitation, Fazel Lankarani, Sadeq Golpayegani et Nouri Hamedani. Le khoms, l’épargne du logement », 1736 ( Site Web : 1732). 

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