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1- Par rapport à l'ensemble du saint Coran, les versets concernant le code de pratique et la jurisprudence sont très peu. Seuls les préceptes relatifs à l'obligation des actes tels que, la purification, la prière, le jeûne, le hajj apparaissent dans le Coran. Expliquer es détails de ces décrets incombe au Messager (ç) et aux Imams infaillibles (as). Très peu de détails sur les pratiques obligatoires comme le jeûne et le hajj figurent dans le saint Coran où Dieu n'a pas jugé impératif la nécessité de les aborder plus amplement. Le khoms n'échappe évidement pas à cette règle.
2- Les sunnites se sont largement penchés sur le commentaire du verset du khoms (sourate Anfâl:41) et selon ce qu'ils ont extrait de leurs hadiths, le khoms était indubitablement une obligation en vigueur à l'époque du Prophète (ç). Les divergences des sunnites ne portent pas sur la nature même de l'obligation du khoms, mais ils ne s'accordent pas avec les chiites sur certains principes complémentaires.
3- La raison pour laquelle ont doit verser le khoms aux Hachémites relève du fait que Dieu leur a interdit la Zakat et la Sadaqah. Et comme parmi eux existent les pauvres et les indigents, il leur est permis de toucher le khoms pour protéger l'honneur du Prophète (ç) et la dignité des Hachémites qui ne sont pas à l'abri du besoin.
Le khoms fait partie des obligations en islam. Pour justifier son importance, le saint Coran a associé ce précepte à la foi : "Sachez que tout ce que vous aurez récolté comme butin le cinquième appartient à Dieu, au prophète, au proche parent, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs en détresse, si vous croyez en Dieu et en ce que Nous avons fait descendre sur Notre Serviteur" [1]Le saint Coran revient incessamment sur le fondement de l'unicité, le jour du jugement et la mission prophétique. Les préceptes jurisprudentiels ne sont pas trop abordés dans le saint Coran. On dénombre à 500 l'ensemble des versets coraniques où il est question de pratiques obligatoires et de jurisprudence (Ahkam). Et si on déduit les répétitions et les versets assemblés, on se retrouvera avec un nombre plus réduit encore.[2] Or quand on consulte les jugements et les règles pratiques, on remarque qu'ils sont plus fournis et détaillés. C'est pourquoi les jurisconsultes et les experts en lois islamiques se tournent vers les hadiths du Prophète (ç) et des Imams infaillibles (as) pour obtenir des réponses et des précisions sur des préceptes décrétés dans le saint Coran. Ce n'est pas du tout étrange que l'obligation du khoms ne tienne qu'à une preuve dans le saint Coran. En effet, le Fiqh (jurisprudence islamique) est une science très étendue qui s'inspire de la multiplicité des Hadiths et de la tradition des Imams infaillibles (as) qui embrassent toutes les questions. Donc si le saint Coran ne parle du khoms que dans un seul verset, on peut puiser les autres éléments de précision dans la tradition des Imams infaillibles (as). Seul 3 ou 4 versets dévoilent la loi sur l'obligation des pratiques comme le Hajj et le jeûne.[3] Les piliers et les conditions d'une pratique obligatoire importante comme la prière ne figurent presque pas dans le saint Coran. Toutes les écoles islamiques s'inspirent des hadiths pour connaitre les détails inhérents aux règles de pratique. Cependant, l'unique verset indiquant l'obligation du khoms est une preuve pertinente.
Allameh Hossein Tabataba'i commentant ce verset dit : "le gain et butin ( ghanam et ghanimat) veut dire avoir un profit ou un bénéfice grâce au commerce, à l'artisanat ou la guerre".[4] Et quoique le gain en question dans le verset concerne le cas de la guerre, on ne peut se permettre de particulariser une loi par un cas donné.[5] Donc le sens du verset est général et laisse entrevoir que le jugement touche tout ce qui se rapporte au gain, même s'il ne s'agit pas de butin de guerre récupéré des mécréants, tels que les minerais, les trésors enfouis, les richesses extraites de la mer… L'Imam Jawad (as) dit : " Il est obligatoire d'évaluer le khoms sur toute sorte de gain et de profit. Puis il lit le verset du khoms".[6] Bien que le cas mentionné dans le verset concerne le butin de guerre, l'Imam (as) ajoute " les profits" dans l'explication du verset. Allameh Tabataba'i dit : "… Les preuves justifiant que le khoms ne concerne pas uniquement les butins de guerres se dégagent des multiples hadiths rapportés".[7]
Par ailleurs, l'expression " zî Qorbâ" renvoie aux proches et aux parents; et il s'agit des proches parents du Messager de Dieu (ç) ou des personnes bien définies (d'après ce qui ressort de certaines sources authentiques).[8] Beaucoup de hadiths des documents de base des sunnite montrent que le khoms se pratiquait à l'époque du Prophète (ç) et aussi longtemps qu'il a vécu, il (ç) n'a jamais manqué d'accomplit cet obligation. Souyouti rapporte de Ibn Abi Sheiba qui le rapporte de Jobeir Ibn Mat'ani : " Le Prophète (ç) était en train de repartir la part de zîQorbâ entre les Hachémites et le clan de Abdoul Mottalib. Ousmane et moi s'approchâmes pour demander notre part. Nous dîmes:" Donnez-vous à nos frères de Bani Abdoul Mottalib sans nous en donnez aussi ? Or nous appartenons à la même parenté au même titre qu'eux ? Le Messager (ç) répondit: " Ils ne se sont jamais distingués de nous, aussi bien avant que pendant l'islam".[9]
La question du khoms est abordée dans tous les ouvrages de jurisprudence des sunnites. Certains l'ont mentionnée après le chapitre sur la Zakat, d'autres après la question du Jihad. Qazi Ibn Roushd (595 de l'hégire) dit à la suite de l'explication des tendances islamiques sur la question du khoms " les compagnons (les sunnites) sont divisés sur les personnes concernées par zî Qorbâ. Certains disent qu'il s'agit uniquement des Hachémites, d'autres estiment qu'il s'agit à la fois de Bani Hashimites et de Bani Abdoul Mottalib, Il cite le hadith d'Ibn Jobeir pour appuyer le deuxième avis".[10] Donc le khom n'est pas une innovation des chiites. Au contraire, le chiisme est la seule école idéologique qui insiste sur la nécessité de la permanence de ce précepte car la famille du prophète a des descendants parmi lesquels on rencontre les pauvres. Notons aussi que l'école Shaféite déclare que le khoms des proches parents ne s'arrête pas avec la mort du Prophète (ç).[11]
La philosophie du khoms est la réservation de la moitié aux Hachémites.
Il est possible que l'obligation du khoms soit fondée sur une philosophie dont nous allons énumérer ici quelques unes:
1- Le guide et le leader de toute communauté à un budget défini dans lequel il puise pour restaurer la religion de Dieu, l'application de ses préceptes et la gestion de la communauté. Le Prophète (ç), les Imams infaillibles (as) après lui et les jurisconsultes chiites post-occultation (du 12 Imam) en tant que représentants du guide du temps et chefs de la communauté islamique ont toujours des dépensent à faire pour diverses situations telles que l'assistance aux pauvres, la construction des mosquées, l'équipement de l'armée et bien d'autres œuvres de bienfaisance. Et ces dépensent étaient assurées par les fonds provenant du khoms.
Les Imams (as) déclarent: " le khoms est une aide nous permettant d'assurer l'application de la religion de Dieu ".[12]
2- Le khoms est un moyen pour l'émancipation et la perfection de l'homme. En déduisant sur ses biens le khoms avec l'intention de se rapprocher de Dieu et se délesté du bas-monde, l'homme accomplit en même temps son devoir, se purifie des péchés et s'élève vers la perfection.[13]
On peut dire ceci à propos de la réservation de la moitié du khoms aux sadat : le khoms et la zakat sont des impôts islamiques destinés à résoudre les problèmes financiers de la communauté islamique. Il permet une répartition équitable des biens et renforce le budget de l'état islamique. La grande différence entre la zakat et le khoms se situe à ce niveau que la zakat appartient du trésor public de la communauté et son utilisation se limite à la chose publique. Mais le khoms est destiné au gouvernement islamique, c'est-à-dire les dépenses qui garantissent le fonctionnement de l'appareil de l'État islamique.
Interdire la zakat aux Hachémites vise en réalité à les mettre à les exclure de cette trésorerie pour que cela ne soit pas un prétexte pour les ennemis qui diront que le Prophète (ç) et sa famille (as) ont fait main basse sur le trésor public. D'une part, les besoins des Hachémites nécessiteux doivent être assurés par un moyen. Le khoms n'est en réalité pas une faveur pour les Hachémites. C'est une manière de les mettre à l'écart par respect pour l'ordre public afin d'éviter toute forme de conjectures.[14]
Peut-on croire que grâce à la zakat l'islam a pensé à assister annuellement les invalides, les orphelins et les pauvres non Hachémites et oublier les Hachémites ? Donc, le khoms ne donne aucun mérite de classe aux Hachémites. Et concrètement il n'y a aucune différence entre le khoms et la zakat que d'autres pauvres touchent. Il existe deux caisses en réalités : la caisse du khoms et la caisse de la zakat. Et tous les pauvres ont droit à l'assistance à partir de l'une de ces deux caisses. Et cela de manière équitable, c'est-à-dire conformément à leurs besoins annuels.[15] Les pauvres n'appartenant pas à la descendance de Hâchim sont assistés à partir des fonds de la zakat, et les pauvres descendants de Hâchim bénéficient d'une assistance fournie par la caisse du khoms. Les pauvres Hachémites n'ont pas le droit de toucher à ce qui vient du fond de la zakat.
[1] - Sourate Anfâl:41.
[2] - Kangul irfan, corriger par Aqiqi Bakh shayeshi, page 29.
[3] - Kangul irfan, corriger par Aqiqi Bakh shayeshi, page 179 et 242.
[4] - Traduction du Tafsir al Mizan, vol 9, page 118.
[5] - Traduction du Tafsir al Mizan, vol 9, page 120.
[6] - Wasâ'il –ul-shia, vol 6, chapitre 8 (ceux sur quoi le khoms est obligatoire
[7]- Traduction du Tafsir al Mizan, page 136-137.
[8] - Traduction du Tafsir al Mizan, vol 9, page 118.
[9] Durul Mansour, vol 3, page 186; cité par Al Mizan, vol 9, page 138.
[10] - Bidayatul Mojtahid, Ibn Roushd, chapitre Jihad, page 382,383.
[11] - Bidayatul Mojtahid, Ibn Roushd, chapitre Jihad, page 382.
[12] - Question-réponses, vol 10, page 32. Le khoms.
[13] - L'Imam Reza (ass) dit: "Donner le khoms attire plus de richesses et garantit le pardon des péchés", wasâ'il-ul-shia, vol 6, section des butins, chapitre 3, page 2.