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1- Le monde est conçu de manière à ce que les créatures sont reliées et dépendent les unes des autres. Si nous observons bien tous les éléments qui composent ce monde nous verrons qu’ils sont reliés comme les maillons d’une chaîne et l’ensemble forme un système universel très beau. On ne peut donc pas avancer qu’il existe deux Dieux dans cet univers. Par exemple l’eau et la pluie viennent d’un Dieu et l’inondation et les tremblements de terre son l’œuvre d’un autre Dieu. Certes, nous pouvions accepter que ce monde est régi par deux systèmes si l’inondation et le tremblement de terre faisaient partie d’un système à part et la pluie, les rayons du soleil et leur cycle… obéissaient à un autre système. Puisque l’univers forme un même système harmonieux et beau dans lequel toutes les créatures cohabitent, on déduit qu’il n’existe qu’un Seul Dieu miséricordieux qui règne sur tout l’univers.
2- La clémence et la miséricorde divine qui proviennent de la sagesse de Dieu veulent que le Créateur guide l’homme et chaque créature vers la perfection qui leur convient. Cependant, l’évolution et la perfection de l’homme ne signifient pas qu’il doit toujours être sous le confort et la tranquillité. La quête de la perfection et l’évolution exigent que l’homme faufile entre les voies parsemées d’obstacles et de difficultés. Il doit faire face aux problèmes car ce n’est que dans ces circonstances que son esprit peut s’éveiller.
3- Le mal absolu n’existe pas (C’est–à–dire quelque chose qui est mauvais et répugnant dans toutes les dimensions et qui n’a rien de bon en soi) tout comme la multiplicité du mal.
Il convient de préciser certains points pour rendre la réponse plus évidente.
1- Le monde a été conçu de manière à ce que les créatures qui le composent ne soient séparées ou indépendantes. Si nous étudions bien chaque élément de l’univers nous verrons qu’ils paraissent tous comme les maillons d’une chaine et constituent un système universel beau. Comme la fleur placée dans un pot, l’arbre verdoyant dans le jardin, l’enfant dans le berceau et tout ce qui nous entoure sont venus à l’existence. Une fleur peut – elle rester verte si nous ne l’arrosons pas ? La survie de la fleur dépend de l’eau que nous lui avons donnée. Sans cette eau, la graine ou la bouture de cette fleur ne serait pas apparue. La fleur aussi puise l’oxygène et les gaz qui composent l’atmosphère. La fleur ne peut continuer à s’épanouir sans tout cela. Par ailleurs la présence de cette fleur joue un rôle dans le changement de l’air. C’est–à–dire qu’elle réorganise la composition de l’air. Si elle n’absorbe que de l’oxygène celle–ci diminuera ; et si elle n’absorbe que d’autres gaz, le volume d’oxygène s’accroitra. Donc la fleur est en relation avec l’air autour d’elle. Ni l’air est indépendant de cette fleur, ni la fleur est indépendante de l’air. Cette même interaction s’observe chez les animaux. Si nous nous tournons vers les créatures inertes, nous verrons que chaque phénomène nait de l’action et de la réaction d’un phénomène précédent qui à sont tour agit sur les autres éléments autour de lui et constitue la matière première pour la naissance d’autres éléments. Le soleil frappe l’eau, et l’eau se réchauffe, se vaporise et forme les nuages, les nuages tombent sous forme de pluie sur la terre qui s’en sert pour faire pousser des fleurs et des milliers d’autres bienfaits dans la nature. La terre qui a perdu ses capacités de capter l’eau transforme cette pluie en inondation dévastatrice. Voilà l’ordre qui régit le système universel. Un ordre d’indépendance, d’influence d’action et réaction. Ce sont des choses qui n’ont pas besoin d’être démontrées philosophiquement. Chacun peut à son niveau percevoir le lien qu’il y a entre la beauté et l’interactivité dans l’univers. Plus nos connaissances croissent et se précisent, plus nous plongeons dans la profondeur de l’interaction et de la beauté de l’univers.
On ne peut donc pas dire qu’il existe des dieux dans cet univers. Dire par exemple que l’eau et la pluie viennent d’un Dieu, l’inondation et le tremblement de terre d’un autre Dieu. C’est quoi l’inondation ? On pouvait tenir de tels propos si l’inondation et le tremblement de terre appartenaient à un système et si l’eau, la lumière du soleil et leur cycle obéissaient à un autre ordre[1].
2- La clémence et la miséricorde venant de la sagesse de Dieu veulent que Dieu guide l’homme et toutes les autres créatures vers la perfection qui leur convient[2]. La perfection et l’épanouissement de l’homme ne signifie pas qu’il doit être entouré de tout côté par le confort et que sa voie doit être bien tracée. La quête de la perfection est un processus qui passe par des voies parsemées d’obstacles et d’embuches que l’homme doit pouvoir traverser en affrontant les difficultés et la complexité des situations. C’est dans de telles circonstances que l’esprit s’éveille et l’homme se parfait.
3- Le mal absolu n’existe pas dans l’univers (c’est–à–dire quelque chose qui n’a rien de beau et qui ne peut servir à rien). Si une chose parait mauvaise d’un côté, elle sert à quelque chose de l’autre. Et pour cela on ne peut pas la considérer comme absolument mauvaise. Une opération chirurgicale suscite d’une part la consternation, mais tout homme conscient sait que c’est un acte nécessaire.
4 – La création des choses qui paraissent inappropriées et mauvaises repose sur une philosophie et des raisons dont nous allons évoquer quelques unes[3] :
A - Si un don est permanent et uniforme il perd sa valeur. Si on passe toute une vie sans subir la maladie, on ne connaitra jamais la valeur de la santé. En fait une vie monotone et uniforme est lassante et parfois suicidaire. Pourquoi la nature parait aussi belle ? Pourquoi toutes ces forêts au piémonts et ces ruisseaux et rivières qui serpentent les arbres et les arbustes sont si fascinantes et captivantes ? La raison principale est qu’elles ne sont pas uniformes. La succession de la lumière et des ténèbres, l’alternance du jour et la nuit sur laquelle s’appuie le saint coran a pour autre bien fondé éloigner de la vie de l’homme la monotonie. L’un des avantages pour lesquels les difficultés et calamités méritent d’être endurés est qu’elles redonnent un nouveau souffle à la vie et nous permettent de prendre conscience de la valeur et l’importance des bienfaits. Alors, quoique le monde paraisse répugnant et inconfortable, il ne reflète que beauté et miséricorde divine en réalité.
B – si beaucoup de choses ne paraissaient pas mauvaises et répugnantes, l’homme n’accorderait pas autant d’intérêt à connaitre la nature et tout ce qui existe autour de lui aujourd’hui. La connaissance de la nature et par conséquent la connaissance de l’homme et Dieu est si indispensable que tout l’univers ne représente rien face à cela. Pour obtenir un morceau de diamant par exemple, on est obligé de dégager des tonnes de roches et de terre. Tout ce qui est dans cet univers constitue juste des préliminaires pour la venue de l’homme à l’existence, cette créature libre de qui trouve la voie de la perfection en choisissant lui-même. Et pour choisir, les imperfections et les choses dégoutantes doivent être présentes partout pour meubler l’environnement dans lequel l’homme doit s’épanouir. Ce monde n’a donc qu’un Seul et unique Dieu clément et miséricordieux et chaque créature est belle et bien en soi.
[1] - Connaissance de l’islam, Shahid Beheshti et un groupe d’auteurs, direction pour la promotion et la diffusion de la culture islamque, Téhéran, 7ème édition, 137 hégire solaire, page 55 – 86 ; Les enseignements du saint Coran, Mohammad TAqi Misbah Yazdi, Qom, page 84 – 85 et 92 – 93, 217 ; Al Mohâdhara fi ilâhiyât, Ayatollah Ja’far Sobhâni, page 21 ; Bidâyat ul ma’aref ilâhiyya fi sharh il aqâ’ed il islamiyya, Sayyed Mohsen Kharâzi, page 37
[2] - Kashf ul morâd fi sharh il tajrîd ul e’tiqâd, Allamah Hilli, recherche menée par Hassan Zadeh Amoli, page 444 ; Taqreeb ul ma’aref fi kalam, Sheikh Taqi Din Saleh Halabi, recherche menée par Reza Asadi, page 42 – 65 – 82, Al zakira fi kalam il sharif, page 186
[3] - 0 leçon pour les jeunes sur les fondements de croyances, Alyatollah MAkarem Shirazi, page 93 – 107; Fondement de la pensée chiite, Mohammad Reza Mozaffar, traduction du Docteur Jalâl Moussavi, page 43 - 49