Please Wait
7054
- partage
Certains pensent que l’Islam est incompatible avec la poésie et les poètes, mais ce n’est qu’une pure illusion. Certes, le talent et le goût pour la poésie, ou pour mieux dire, l’art de composer les vers, est ; tout comme les autres capitaux existentiels humains, quelque chose de très valeureux, si cet art est utilisé, dans une juste voie et si l’on en fait un usage positif et constructif. Mais, cet art devient sans valeur et même nocif et destructif, s’il sert à un moyen pour ruiner les fondements de la croyance et de la morale au sein d’une société ou s’il est utilisé pour favoriser la corruption et la débauche et les dépravations, ou s’il conduit les humains aux choses absurdes, inutiles et illusoires, ou s’il se transforme en un instrument de divertissement dénué de contenu. Malheureusement, l’histoire des ethnies et peuples du monde, est, abondamment, marquée par des abus d’usage de la poésie. Ce talent divin a été entaché dans des milieux dépravés et parfois, il s’est transformé en l’un des facteurs, les plus efficaces, de corruption et de dépravation et de décadence. Au temps de la Jahiliya( l’Ignorance), marqué par la décadence intellectuelle et morale des Arabes, « la poésie », « le vin » et « le pillage » étaient en complémentarité ! Mais, qui peut nier cette vérité que les poèmes constructifs et valeureux et riches de contenus et d’objectifs ont donné lieu, tout au long de l’histoire, à de nombreuses épopées. Parfois, ces mêmes poèmes ont eu comme résultat de mobilier une nation contre ses ennemis sanguinaires et oppressifs, pour mieux dire, ces poèmes lui ont donné le courage d’attaquer, sans aucune crainte, les rangs des ennemis et de les vaincre. Les gens de la demeure prophétique (bénis soient-ils), ont fait, à maintes reprises, l’éloge des poètes, auteurs de poèmes valeureux. Ils ont fait des invocations en leur faveur et les ont récompensés par de nombreuses primes. Ici, nous nous contentons de vous en mentionner un exemple. Le vénéré Imam Sadiq (béni soit-il), dit : « Jusqu’à présent, personne n’a composé un poème en notre faveur à moins qu’il ne soit approuvé par le Saint-Esprit.
Certains pensent que l’Islam est incompatible avec la poésie et les poètes, mais ce n’est qu’une pure illusion. Cette imagination émane de ce verset coranique « Et quant aux poètes, ce sont les égarés qui les suivent ». 1[1] Cette imagination n’est qu’une pure illusion, car ce verset ne vise pas à blâmer tous les genres poétiques, mais un genre particulier de poésie. C’est pour cette raison que nos savants ont engagé des débats détaillés et élargis pour dépeindre ce qu’est la poésie. Dans le Tafsir Nemouneh, quant à la poésie et aux genres poétiques dans l’optique de l’islam, il est précisé : Certes, le talent et le goût pour la poésie, ou pour mieux dire, l’art de composer les poèmes, est ; tout comme les autres capitaux existentiels humains, quelque chose de très valeureux, si cet art est utilisé, dans une juste voie et si l’on en fait un usage positif et constructif. Mais, cet art devient sans valeur et même nocif et destructif, s’il sert à un moyen pour ruiner les fondements de la croyance et de la morale au sein d’une société ou s’il est utilisé pour favoriser la corruption et la débauche et les dépravations, ou s’il conduit les humains aux choses absurdes, inutiles et illusoires, ou s’il se transforme en un instrument de divertissement dénué de contenu ». Quelle conclusion peut-on tirer de ce qui est expliqué dans le Tafsir Nemouneh, au sujet de la poésie ? L’islam est-il favorable et hostile à la poésie ? Ou est-il est bon ou mauvais d’être poète ? En guise de réponse à cette question, il faut dire que ce sont « les objectifs », « les orientations », « et les conclusions », qui constituent le critère d’évaluation en Islam, Selon l’Emir des croyants, le vénéré Imam Ali( béni soit-il), s’adressa, à un groupe de ses amis et compagnons, qui étaient en train de réciter des poèmes et de parler des poètes, au moment de l’If târ( rupture du jeûne), dans l’une des nuits du mois béni de Ramadan et leur dit : « Sachez que le critère de votre œuvre, c’est la religion, ce qui vous protège, c’est votre vertu, votre ornement, c’est la politesse, les citadelles solides de votre honneur, c’est votre patience, c’est votre endurance ». 2 [2] Donc, cela fait allusion au fait que la poésie est un moyen et le critère de son évaluation, c’est l’objectif qu’elle suit. Malheureusement, l’histoire des ethnies et peuples du monde, est, abondamment, marquée par des abus d’usage. Ce talent divin a été entaché dans des milieux dépravés et parfois, il s’est transformé en l’un des facteurs, les plus efficaces, de corruption et de dépravation et de décadence. Au temps de la Jahiliya( l’ignorance), marqué par la décadence intellectuelle et morale des Arabes, « la poésie », « le vin » et « le pillage » étaient en complémentarité ! Mais, qui peut nier cette vérité que les poèmes constructifs et valeureux ont donné lieu, tout au long de l’histoire, à de nombreuses épopées. Parfois, ces mêmes poèmes ont eu comme résultat de mobilier une nation contre ses ennemis sanguinaires et oppressifs, pour mieux dire, ces poèmes lui ont donné le courage d’attaquer, sans aucune crainte, les rangs des ennemis et de les vaincre.
L’époque ou nous assistions à l’épanouissement de la révolution islamique, nous avons vu, de nos propres yeux, comment les poèmes harmonieux et les slogans, faits sous la forme des poèmes, ont crée une grande émotion, un grand enthousiasme et un mouvement inédit chez les gens, ils ont fait bouger les sangs dans les reines, comment ils ont renforcé les gens dans leurs rangs pour s’en prendre à l’ennemi, et comment ces poèmes concis et simples et épiques, ont fragilisé les ennemis et ébranlé les bases de leurs palais. Qui peut, donc, nier que parfois, un poème moral et éthique peut pénétrer dans les profondeurs de l’âme de l’homme, alors qu’un livre volumineux et riche en contenu, ne peut pas le faire. Comme il est dit, dans un fameux hadith, relaté du noble prophète de l’islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), « certains des poèmes sont la sagesse et certaines des paroles sont la magie ». 3[3] Parfois, les poèmes aboutissent à un grand succès. Parfois, les mots harmonieux poétiques sont autant tranchants que les épées pour viser le cœur de l’ennemi. Il existe un hadith, relaté du noble prophète de l’islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), dit : « Je jure par Celui qui tient l'âme de Mohammad dans Sa main qu’avec ces poèmes, vous tirez des flèches vers eux ». 4[4] Le noble prophète dit cela à un moment où l’ennemi cherchait à affaiblir le moral des musulmans, par ses poèmes satiriques. Donc, le noble prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens, ordonna la composition de poèmes pour blâmer l’ennemi et renforcer le moral des croyants. « Brocarde-les, l’Ange Gabriel est avec toi ». 5 [5] Kaab Ibn Malik fut un poète croyant qui composait des poèmes pour renforcer l’Islam. Il dit au prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens : « Ô messager de Dieu ! Suite à la révélation de ces versets blâmant la poésie, que dois-je faire ? Il lui répondit : « Le croyant fait le jihad dans le sentier de Dieu, avec son âme, son épée, et sa langue ». 6[6] Les gens de la demeure prophétique (bénis soient-ils), ont fait, à maintes reprises, l’éloge des poètes, auteurs de poèmes valeureux. Ils ont fait des invocations en leur faveur et les ont récompensés par de nombreuses primes. Mais, hélas, tout au long de l’histoire, certains ont entaché et contaminé ce grand art et doux talent divin qu’est l’une des plus belles manifestations de la création et l’ont abaissé du sommet du ciel vers la bassesse matérielle. Ils ont tant menti qu’ils donnèrent naissance à ce fameux proverbe qui dit « le meilleur des poèmes est celui qui propage le plus, les mensonges ». Parfois, la poésie a été au service des oppresseurs, des tyrans ; il y a ceux parmi les poètes qui ont vendu leur art à un vil prix pour les flatter. Parfois, ils sont allés, dans leurs poèmes, tellement loin dans la description du vin, des débauches, des dépravations, que la plume est incapable de raconter cette honte. Parfois, les poètes allumaient, par leurs poèmes, le feu des guerres, et inciter les humains à entre-tuer, à se livrer aux pillages, et à verser le sans des gens innocents. A l’opposé, il y a des poètes, vertueux et laborieux, qui n’ont pas cédé à aucun chantage et qui ont utilisé ce talent et ce don de Dieu, pour l’émancipation et la délivrance des humains ainsi que pour la pureté et la vertu. Ils s’en servis, également, pour combattre les voleurs, les pilleurs, et les tyrans.
Cependant, il y eu des poètes qui ont défendu le vrai, et ils se sont achetés, avec chaque vers, une maison dans le paradis. 7[7] Dans des époques, marquées par l’intimidation, comme celles des souverains despotiques et oppresseurs « Omeyyades et Abbassides », qui avaient étouffé les voix dans les poitrines, parfois une ode, comme celle « Madaris Ayat », rafraichissait les cœurs et levait les rideaux du mensonge et de la ruse, comme si c’état le Saint-Esprit qui composait ces vers. Parfois, ils composaient des poèmes pour susciter l’émotion et l’enthousiasme et l’épopée chez des masses martyrisées par des souffrances qui avaient le sentiment d’être humiliées. A ce propos, le noble coran dit : « à part ceux qui croient et font de bonnes œuvres, qui invoquent souvent le nom d'Allah et se défendent contre les torts qu'on leur fait. Les injustes verront bientôt le revirement qu'ils [éprouveront]! Il y a eux ceux parmi ces poètes ceux qui, comme « Abdi » nous laissé en héritage des chefs-d’œuvre éternels. Selon certains hadiths, les Imams infaillibles recommandaient aux gens d’apprendre par cœur les vers de ce poète. Il existe du vénéré Imam Sadiq (béni soit-il), qui dit : « Apprenez à vos enfants, les poèmes d’Abdi, car, il est attaché à la religion de Dieu ». 8 [8]Ici, nous vous citons un célèbre poème d’Abdi qui porte sur le califat et la succession du noble prophète de l’islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). « Ils ont dit que le messager de Dieu(S.W.A), n’a pas désigné quelqu’un comme Imam, mais que c’est nous le choisissons, nous-mêmes. Nous choisissons un Imam. S’il s’oriente dans la voie de guidance, nous lui obéissons, et s’il se conduit dans la voie d’égarement, nous le mettrons à l’écart. Nous leur avons dit qu’en ce cas, vous êtes votre imam, vous vous déboussolés, et nous ne sommes déboussolés. Nous avons choisi celui que Dieu a désigné au jour de Ghadir Khom et nous n’aurons aucune dérive ni omission à son égard. Nous sommes la lumière évidente de Dieu ; ô Dieu ajoute sur nous Votre lumière et raffermis nos pas »9[9].10 [10] De même, le Martyr Mohammad Sadiq Sadr ( Quds), a abordé un débat complet et détaillé sur la poésie et les poètes. Pour plus d’information en cette matière, vous pouvez vous y référer. 11[11] Amin Al-Islam Cheikh Tabarsi, dans son livre « Al-Aadab al-Diniya Lilkhazanat al-Moeiniya », citant un hadith du vénéré Imam Ridha (béni soit-il), dit : « En bref, il est déconseillé de faire la poésie dans les moments et les lieux sacrés ». 12[12] Nous terminons ce débat par un hadith du vénéré Imam Sadiq (béni soit-il), qui dit : « « Jusqu’à présent, personne n’a composé un poème en notre faveur à moins qu’il ne soit approuvé par le Saint-Esprit ». 13[13]
[1] La sainte sourate 26 ( Les Poètes), le verset 224.
[2] Ibn Abi Al-Hadid, Sharh-e Nahjul Balagha, t.20, p.461.
[3] Ce Hadith est mentionné par d’un grand nombre de savants musulmans de confession chiite et Sunnite( RF : Le Livre al-Ghadir, t.2, p.9).
[4] Musnad Ahmad, t.3, p.460.
[5] Musnad Ahmad, t.4, p.299.
[6] Tafsir Qotbi, t.7, p.4869.
[7] Un Hadith est relate du vénéré Imam Sadiq( béni soit-il), qui dit : “ Quiconque recite un vers à notre louange, Dieu lui fera construire une maison dans le paradis ». ( Al-Ghadir, t.2, p.455).
[8] Nour-e Thaqalyn, t.4, p.71.
[9] Qomi, Abbas, Al-Kona Wa al-Qab, t.2, p.455.
[10] Makarem Shirazi, Nasser, Tafsir Nemouneh, t.15, pp.382-386.
[11] RF : Ma Wara’ al-Fiqh, t.10, p.93.
[12] Bohrani, Youssof Ben Ahmad Ben Ibrahim, Al-Hada’iq al-Nazira Fi Ahkam al-Atrat al-Tahira, t.13, p.164, Edition Institut d’Al-Nashr al-Islamiya, affilié à Jam-e Modaressin, Qom, première publication, 1405 de l’hégire lunaire.
[13] Cheikh Sadouq, Ayoun al-Akhbar al-Ridha, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui, t.1, p.7, Editions Jahan, Téhéran, première publicatgion, 1999.