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nos hadiths se présentent sous deux formes : il y en a qui sont crédibles avec le fait que les chaines de transmission sont correctes, pertinentes. Il y a d’autres qui ne sont pas crédibles dont la chaine de transmission est faible ou alors inconnue. Le hadith que vous évoquez dans la question apparait dans Manaquib ibn Shari Ashoub et « Behar ul anouar le cite également et comme il n’a pas de source ni de chaine de transmission, il n’est pas crédible en apparence. Au cas où on le considère comme crédible, il faut tenir compte d’un certain nombre de points qui permettra de résoudre le problème du hadith :
1 – Il savoir que le prophète (ç) et les Ahl-ul-bayt (as) occupent une place très importante comme le témoigne le coran qui exprime leur pureté, leur sainteté, et leur infaillibilité.
2 – Parmi les filles du prophète (ç) et les Ahl-ul-bayt (as), Fatima (as) présente des caractéristiques particulières. Du début de sa création, les caractéristiques et les signes qui se sont présentés au prophète (ç) annonçant sa naissance tout cela fait en sorte que le prophète (ç) ait une considération particulière vis-à-vis d’elle.
3 – Le sens de l’affection et l’amour qui existe au sein d’une famille est quelque choses de tout à fait naturelle toute personne peut embrasser sa mère, sa sœur, sa fille. par exemple s’il rentre d’un voyage ou alors pour acquérir les récompenses spirituelles. Ce genre d’expression d’amour et d’affection n’est pas charnelle et il ne reflète qu’un côté affectif et sentimentale.
4 – Il semble que l’origine de cette question vient du fait qu’on se faire cette imagination selon laquelle le prophète (ç) embrassait la poitrine nue de sa fille or ceci n’est que pure imagination. Généralement préserver ce genre d’intimité et d’accoutrement au milieu des gens est quelque chose d’ordinaire et si on ne le respecte pas, on va considérer cet acte comme contraire aux coutumes sociales et familiales. Pourquoi devons nous avoir une telle imagination au sujet des Ahl-ul-bayt (as) infaillibles purifiés.
Nous arrivons à la conclusion selon laquelle au sein de la famille très généralement, il existe une certaine affection et des sentiments qu’on exprime. Ce genre d’attitude parmi les infaillibles et en particulier entre le prophète (ç) et sa fille ne présente aucun problème surtout lorsqu’on sait qu’ils sont infaillibles et qu’on ne peut pas concevoir des péchés en ce qui concerne leur personne.
D’un point de vue générale, nos hadiths se repartissent en deux catégories ; une catégorie de hadiths crédibles dont la chaine de transmission est correcte et uen série de hadiths non crédibles à cause de la faiblesse et du caractère mystérieux de leur chaine de transmission. Les jurisconsultes et les experts en sciences islamiques analysent toujours la chaine de transmission d’un hadith avant de l’appliquer. Cette analyse leur permet d’avoir une idée sur la situation et la personnalité des acteurs qui interviennent dans la chaine de transmission là on saurait si ces acteurs citent le hadith par intermédiaire, s’ils remplissent les conditions pour citer les hadiths ou non. Chaque fois qu’on parvient à cette conclusion après cette recherche qu’un hadith n’a pas de problème et jouit d’une fiabilité, ce hadith est tenu en considération et on s’y appuie pour justifier la déduction des dispositions légales islamiques. Mais lorsqu’on est face à une situation où un hadith n’a pas de chaine de transmission, ou alors les acteurs qui le transmettent ne sont pas précis ou encore sont des gens très peu crédibles, ce hadith ne mérite pas une certaine confiance et ne doit pas être utilisé pour appuyer les déductions des dispositions islamiques.
Le hadith évoqué dans la question qui apparait également dans Behar ul anouar tient son origine du livre intitulé Al Manaquib Ahl -il Abou Talib écrit par ibn Shar Ashoub. Le texte du hadith parait ainsi dans Manaquib : de Baqir (as) rapporté par Sadiq (as) : « Le prophète ne se couchait pas avant d’avoir embrassé la poitrine de sa fille Fatima et placé son visage sur sa poitrine prier pour elle. Et dans un autre hadith il est écrit dans un autre hadith : il déposait une bise sur la poitrine de Fatima »[1]. Ibn Shar Ashoub l’auteur de Manaquib (qui est décédé en 588 hégires lunaires) dit ceci dans l’introduction de son livre : « J’ai pris ce hadith d’un groupe de compagnons ou alors des sunnites et il apporte une chaine de transmission où une seule voix générale pour la plus part des livres, il cite (que que ce soit les livres sunnites ou chiites). »
Quant au hadith soulevé dans la question, il ne mentionne pas la chaîne de transmission ni la source où il l’a tirée raison pour laquelle il le cite sans chaine de transmission. Raison pour laquelle on ne peut s’y fier à 100 %.
En admettant même que ce hadith est correct, il faut se concentrer sur un certain nombre de points :
Le prophète (ç) et ses Ahl-ul-bayt (as) jouissent d’un statut très particulier et ils ont des caractéristiques spirituelles très spéciales qu’on ne peut comparer avec les autres. En guise d’exemple, le saint coran parle d’eux comme des êtres purifiés et cela apparait dans le célèbre verset intitulé verset Tadhir ou verset de purification : « Dieu ne veux éloigner de vous que toutes souillures et vous purifier intégralement ô vous les Ahl-ul-bayt »[2] l’expression « Innama » en arabe traduit une certaine forme d’exclusivité et de spécification en ce qui concerne le sujet. Ce qui signifie que ce genre de cadeau n’est adressé qu’aux membres de la famille du prophète (ç) donc avec la confirmation et la volonté divine, leurs actes sont impeccables or ils peuvent décider de commettre des péchés mais ils ne le font jamais.
L’expression Rijz dans le verset coranique souillure, impureté que ce soit l’impureté d’ordre naturelle et physique que ce soit l’impureté relative à la législation islamique.
Le mot « Tadhir » signifie purifier et en réalité cette expression est utilisé pour appuyer le fait que toute les souillures ont été éradiquées et éloignées d’eux.
L’expression « Ahl-ul-bayt » selon les tous les savants musulmans et les commentateurs de coran fait essentiellement allusion aux membres de la famille du prophète (ç) et la plus part des hadiths mentionnés dans les sources de sunnites et chiites appuie cette idée appuient cette idée et confirme qu’il s’agit de cinq personnes : le prophète (ç), Ali (as), Fatima (as), Hassan (as) et Hossein (as). On les appelle également « les gens du drap ».
Le verset de la purification est un argument incontestable qui soutien la pureté du prophète (ç) des Ahl-ul-bayt (as) car tous les péchés sont des souillures.[3]
Nous lisons dans Ziarat ul « Jami ul Kabira » : « Dieu vous a préserver de l’erreur, du désordre, des déviations et il vous a complètement purifié de tout souillure et toute saleté ».[4]
2 – Parmi les filles et les Ahl-ul-bayt (as) du prophète (ç) Fatima jouit d’un statut particulier et apparait comme une fille exceptionnelle. Elle est particulièrement illustre en ce qui concerne sa création et le début de sa manifestation. Nous nous concentrons sur un hadith doté d’une chaîne de transmission et rapporté par ibn Shari Ashoub :
« Abou Obeidi Hada et autres rapportent de l’imam Sadiq (as) que el messager embrassait beaucoup Fatima (as). Certaines épouses du prophète trouvaient cela anormale et protestait. Le prophète disait : « Lorsque je fus amené au ciel, Jibril pri ma main et m’amena au paradis, il a mis à ma disposition des dattes que j’ai mangé – il est écrit dans le hadith : il m’a donné une pomme j’ai mangé. Ce fruit s’est transformé en liquide fécondant qui sont resté dans mes entrailles lorsque je fus ramené sur terre, je me suis couché avec ma femme Khadija et elle devint enceinte de Fatima. Donc Fatima (ç) donc Fatima est une fille du paradis qui se trouve au milieu des humains. Donc chaque fois que j’ai envie de sentir le parfum du paradis, je hume le parfum de ma fille »[5]
Les relations entre le prophète (ç) et sa fille Fatima Zahra (as) étaient très profondes et pleines de significations. Son affection pour sa fille était quelque chose de manifeste et d’apparent.
3 – Dans la vie des hommes saints, de manière naturelle il existe une relation sentimentale et affective au sein d’une famille ; une relation dépourvue de tout désir sexuel ou charnel même si cela se passe à travers le fait qu’ils se regardent mutuellement qu’ils se donnent la main ou alors qu’ils s’embrassent. Par exemple lorsqu’un homme revient du voyage, il embrasse sa mère sa sœur ou sa fille. Par exemple lorsqu’ils rentrent du pèlerinage ils font cela un peu pour traduire qu’il revient de la visite du prophète (ç) ou des imams en les embrassant, il leur donne également la récompense de ce pèlerinage spirituelle effectué ; il arrive souvent que Dieu donne un beau enfant respectueux aux parents. Si le père ou al mère par attirance embrasse constamment son enfant et tisse la relation particulière avec lui, cela traduit juste une relation entre père et enfant ou une relation mère-enfant et cela est très naturel au sein de certaines familles ; et personne ne fait des reproches à ce père ou à cette mère.
4 – Il parait que l’origine de cette question vient d’une certaine imagination selon laquelle le prophète (ç) aurait embrassé la poitrine de sa fille Fatima (as) alors qu’il n’y avait rein dessus (poitrine nue). Une telle conception et imagination n’a aucun sens et absurde. En effet, la protection de l’intimité et de l’accoutrement est quelque chose d’ordinaire au sein des hommes et ne pas respecter ce genre de chose se présente comme une violation du savoir vivre. Pourquoi devons-nous avoir une telle conception vis-à-vis des Ahl-ul-bayt (as) purifiés et infaillibles.
Si nous voyons se manifester entre les hommes ce genre d’amour et d’affection et que cela ne présente aucun problème qu’en sera t-il alors en ce qui concerne les infaillibles Tel que le prophète (ç) et les Ahl-ul-bayt (as). Oui ils sont purifiés de tous péchés et de toute souillure et lorsqu’ils adoptent une attitude et font un geste, cela est plein de messages et de sagesses. Donc les hadiths qui ont été soumis à al question ici ne présentent aucun problème.
[1]- Al Manaquib, Ibn Shari Ashoub, vol 3, page 334; Behar ul Anouar, vol 43, page 42.
[2]- Sourate Ahzab: 33.
[3] - Tafsir Nemouneh, vol 17, page 292.
[4] - Mafatih ul jinan, page 903.
[5] - Al Manaquib, vol 3, page 334.